Le nom de Charles Robert est encore peu connu dans le milieu mainstream, mais il est fort probable que vous l’ayez déjà entendu jouer alors qu’il accompagnait d’autres artistes, que ce soit Alex Nevsky, Dumas ou Véronique Dicaire. En solo, il offre un nouveau EP de cinq titres, intitulé Sur le chemin, où il offre une musique pop-rock aux arrangements impressionnants : cuivres et synthés se mêlent avec succès aux instruments traditionnels.
Le début de La course met de l’avant sa voix et les harmonies créées, sur une musique minimaliste. Tout change au refrain, avec une intensité supplémentaire autant dans la ligne vocale que dans l’instrumentation, à tendance plus indie-rock. On explore rapidement d’autres sonorités, et ce, en peu de temps comme la chanson ne dure même pas trois minutes! Ironiquement, le chanteur mentionne dans la chanson que les choses vont trop vite, mais on remarque que les changements d’énergie sont aussi très rapides, parfois trop. Même si La course est une bonne première chanson, elle est beaucoup moins constante musicalement que les autres.
Trop tard met de l’avant un côté plus synthpop. Et encore une fois, le refrain est à point, rehaussant le niveau de la chanson. Constat similaire pour Je n’ai pas peur de toi, qui prend un ton plus lent et plus lourd. Jusqu’à présent, ce qui ressort le plus, c’est la force d’écriture des refrains, et dans une moins mesure la variété des arrangements. Cela ne donne pas vraiment des chansons fortes du début à la fin, ce qui est dommage.
Cela change avec J’irai. Encore une chanson lente, elle a quelque chose de particulier qui la rend accrocheuse tout le long. L’intensité contenue, peut-être? La belle construction à travers la chanson est aussi probablement un élément de la réponse, notamment la batterie (et non un son électronique) qui se gâte un peu plus à la fin. Mais le meilleur a clairement été gardé pour la fin : N’oublie pas revient à une ballade piano-voix, mais l’ajout des cuivres fait une grande différence. Aussi, le ton qu’emprunte Charles Robert donne une certaine gravité à son propos. Une belle finale à son EP.
Il est indéniable que les deux forces de l’auteur-compositeur-interprète sont l’écriture des refrains et les arrangements puissants. Il l’a prouvé dans les cinq titres du EP. Ce qu’il lui manque encore, c’est de parvenir à garder l’attention de son auditoire tout le long de la chanson, chose qu’il réussit mieux en fin qu’en début d’album. Tout de même, le produit fini est loin d’être désagréable pour sa durée. Nous avons bien hâte de savoir comment Charles Robert peut tirer son épingle du jeu dans un album de plus de 20 minutes!
À écouter : J’irai, N’oublie pas
7,4/10
Par Olivier Dénommée