Morituri – Jean-Louis Murat

jlmurat_morituriSorti le 15 avril 2016

Certains albums sont des coups de cœur instantanés. D’autres s’apprivoisent avec le temps, et finalement d’autres albums n’arrivent jamais à nous convaincre de quoi que ce soit. Le nouvel album de Jean-Louis Murat, Morituri, se retrouve malheureusement dans la dernière catégorie.

Même après plusieurs jours d’écoute, rien à faire : Morituri, qui veut dire «ceux qui vont mourir» en latin, manque de quelque chose. Cela commence déjà mal avec la première chanson, French lynx : il faut dire que j’ai un préjugé défavorable envers les Français qui mettent des mots anglais dans leurs chansons et qui bousillent l’accent (même en essayant très fort). Enfin, outre cet accrochage, la chanson est rythmée et entraînante et sera, malgré tout, parmi les meilleures chansons de tout l’opus.

Car la suite manque beaucoup de tonus. On a droit à beaucoup de titres lents, qui ne se démarquent pas outre mesure musicalement, et qui s’oublieront encore rapidement lorsqu’on regardera les sujets abordés. Pensons à Frankie, La pharmacienne d’Yvetot, Le chant du coucou, Tous mourrus (mais titre sympa, quand même), ou La chanson du cavalier par exemple.

Vraiment, Interroge la jument, d’un rythme plus pop-rock, fera terriblement de bien en milieu d’album. Du moins musicalement. Puis Nuit sur l’Himalaya rappellera une version moins efficace de La place des grands hommes de Patrick Bruel. La seule chanson lente qui laissera un bon souvenir sera la chanson-titre Morituri. La chanteuse Morgane Imbeaud ajoute vraiment quelque chose dans ce duo vocal (c’est aussi elle qu’on entend dans le refrain de French lynx, en fait), sans parler de la petite ligne de clavecin à la toute fin. Cela dure 20 secondes, mais cela change tout. Personnellement, j’aurais fini l’opus avec cette chanson plutôt que Le cafard, déprimante à souhait.

N’ayant pas saisi le concept derrière l’album, je me suis résolu à chercher l’information. Finalement, c’était tout simple : Jean-Louis Murat s’est inspiré de l’année 2015 pour composer ses nouvelles chansons. Une année qui a été très «inspirante», si on veut, mais la direction que l’artiste a donné à ses chansons n’a clairement pas l’impact souhaité… en tout cas pas de ce côté de l’Atlantique. Il y a assurément des références culturelles précises qui manquent pour arriver à apprécier la majorité de ses textes. Ajoutez à cela une musique qui ne sort pas des sentiers battus, et vous avez un album qu’on oubliera très vite.

À écouter : French lynx, Interroge la jument, Morituri

5,2/10

Par Olivier Dénommée

Un commentaire sur « Morituri – Jean-Louis Murat »

  1. Merci pour cette critique que je partage, dans ses grandes lignes. Un artiste aussi prolifique que JLM passe forcément par des oeuvres plus faibles, par moments.
    J’avais eu le même sentiment à l’époque de l’album « A bird on a poire ».
    Gageons qu’il reviendra vite avec une oeuvre plus… percutante, chargée en textes à références, tiroirs et ellipses, servis par des mélodies accrocheuses.

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