Originaire de Trois-Rivières, l’auteure-compositrice-interprète Gabrielle Proulx a très bien su s’entourer pour travailler sur son nouveau EP, intitulé Immoler les ombres. Malgré ses textes riches, ce qui retient le plus l’attention sera la musique, en particulier l’orchestration souvent épique qu’elle y propose.
Il faut dire qu’il est plutôt rare dans le registre pop d’entendre une musique aussi travaillée, aussi puissante. Les premières secondes de la chanson-titre Immoler les ombres nous le confirment rapidement. Puis la chanteuse entre en scène, et nous offre en plus des textes recherchés et un refrain particulièrement efficace. J’en ai eu quelques frissons!
Après ce premier titre, la barre est haute pour le reste du EP. Baisser les armes, initialement plus modérée comme chanson, crée un subtil crescendo jusqu’à une fin presque épique, mais certainement pas autant que la première chanson, solide du début à la fin. En revanche, Florence offre quelque chose d’accrocheur pendant 4 minutes 30, avec quelques belles envolées, et en prime un message qui donne envie de célébrer la venue du beau temps.
Main de cendres suscite une certaine nostalgie, comme elle rappelle le son d’une chanson plus douce du groupe métal symphonique Within Temptation, surtout au début. Même le ton de voix est très proche de celui de Sharon den Adel. Finalement, on aura droit à l’imagée Petite mort, traçant d’intéressants parallèles entre l’amour et la violence.
En bonus, comme c’est aisément la chanson la plus marquant de l’opus, on peut aussi entendre à la fin une version plus dépouillée d’Immoler les ombres, remixée par Antoine Dufour. Une version intéressante, mais qui n’a pas le même mordant que la version originale.
Dès que j’ai entendu les premières secondes du mini-album Immoler les ombres, je savais que j’écoutais quelques chose de spécial. Pas besoin de paroles pour le savoir, la qualité des arrangements confirmait déjà que Gabrielle Proulx ne manque pas de talent. Et en écoutant davantage ses textes, on découvre véritablement une artiste complète qui excelle dans tout ce qu’elle touche. Le mini-album s’écoute tout seul, durant un bref 24 minutes, et devrait plaire à un public de pop qui cherche à entendre quelque chose de plus recherché en termes d’arrangements. Une belle découverte à faire. Finalement, la seule faiblesse de son EP sera sa longueur : on en veut plus, beaucoup plus!
Le EP est notamment disponible sur la plateforme Bandcamp.
À écouter : Immoler les ombres, Florence
8/10
Par Olivier Dénommée