Sorti le 27 novembre 2015
La chanteuse française Raphaële Lannadère s’est fait connaître sous la lettre L., lançant quelques albums qui ont particulièrement marqué l’univers de la chanson française ces dernières années. Elle revient sous son vrai nom, lançant un album simplement titré L., où elle offre une musique pop où la musique électronique occupe beaucoup d’espace – presque autant de sa voix très présente.
Dès les premiers instants de J’accélère, on sait très bien à quoi on a affaire. Les arrangements, plutôt électroniques, sont relativement bien ficelés et restent juste assez discrets pour laisser toute la place à la voix aiguë de Raphaële Lannadère. Quant aux textes, ils ont un petit quelque chose de vaporeux.
Une bonne partie des chansons suivantes auront des caractéristiques similaires, comme Sur mon île (un hommage à l’artiste Lhasa de Sela) et Dans mes sommeils, toutes au début de l’opus. D’autres sont plus discrètes encore dans les arrangements, comme Mon étranger, Paradis ou la finale Les soirs d’éclipse.
Là où les choses se corsent vraiment pour les auditeurs québécois, c’est à partir de Gela. Les paroles pas claires du tout viennent nous rappeler que nous avons un océan de distance et des cultures très, très différentes. Le fait qu’elle pousse autant sa voix dans l’aigu n’aide certainement pas à apprécier la chanson. On ne comprend pas trop où on s’en va avec les paroles de Phtalates… et c’est dommage parce que la musique en dessous est quand même intéressante.
Plus on écoute l’album, et plus on réalise qu’il s’adresse, avant tout, aux fans de Raphaële Lannadère et de la variété française en général. Son écriture «à la française» ne plaira assurément pas à tous, et sa voix très aiguë en rebutera plusieurs autres. Reste les arrangements, qui offrent quand même du matériel intéressant, mais pas assez pour faire oublier les autres aspects s’ils ne nous plaisent pas déjà. Si L. débute bien, on risque de s’en lasser très rapidement.
À écouter : J’accélère, Sur mon île, Mon étranger
6,9/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 