Sorti le 27 juin 2014
Commençons par ce qui est évident : USA Out of Vietnam est un ovni musical. Il ne fait pas réellement partie d’aucune catégorie musicale précise et c’est ce qui fait son charme apparent. J’ai toujours apprécié les groupes qui font preuve d’originalité dans leurs compositions. Attention, je dis bien apprécié, pas aimé, car certaines expériences peuvent tourner au désastre, comme l’horrible A Thousand Suns de Linkin Park.
Toutes les compositions de cet album sont longues : la plus courte, You Are a Comet, You Are on Fire durant 7 minutes 47, les autres durant toutes au moins dix minutes. Archangel, qui ouvre l’opus, nous amène sur les terrains du rock psychédélique un peu stoner. Le rythme est lent, sans pour autant rendre la chanson ennuyante, l’accent étant mis principalement sur l’atmosphère. Et quelle réussite que cette atmosphère, quelque part à mi-chemin entre le glauque et le mystique. Bref, un bon départ.
You Are a Comet, You Are on Fire nous présente quelque chose d’aussi lent, mais plus axé sur les riffs, qui sentent l’influence de Neurosis à plein nez. Même si elle m’a moins attiré qu’Archangel, elle demeure intéressante à explorer.
À partir d’Asphodel I/1322, j’ai commencé à douter, car elle fait beaucoup écho aux pièces précédentes. Un peu trop selon moi, car on ne sent pas une atmosphère aussi bien établie que sur Archangel. De plus, les riffs puissants de la seconde pièce se font également absents. La chanson tombe dans le piège du prog lent et ennuyeux, s’étirant beaucoup trop pour ce qu’elle a à nous offrir, à part peut-être pour les trois dernières minutes qui offrent un twist intéressant.
Leg of Lamb est bien plus vivante niveau musical. Elle ne réinvente cependant pas les codes du genre, suivant une progression en pente qui s’étend sur ses 13 minutes. Certaines passes sont cependant excellentes, notamment cette section vers la 5-6e minute, mais globalement cette pièce souffre du même problème que l’album en général : il s’éternise. Oui, je sais, ça fait partie des caractéristiques même de la musique progressive, mais là je trouve ça juste abusé, comme de la margarine étendue sur un pain trop gros.
Finalement, Tonight, the Dead Walk surprend, car elle se démarque des autres pièces. Elle sonne beaucoup plus lourde, plus doom. On a l’impression d’entendre du Black Sabbath par moments et ce n’est pas désagréable du tout. Encore ici, l’influence de Neurosis est plus que palpable. J’avais presque l’impression d’entendre Enemy of the Sun Part 2 à certains moments.
Ainsi, j’ai eu droit à un voyage plutôt inattendu, mais pas dénué de surprises. Même si le prog rock c’est pas tant mon truc, il n’en demeure pas moins que cette expérience musicale hors du commun m’a permis de pousser mes frontières musicales. Cependant, la longueur excessive et la redondance de la plupart des morceaux en atténue l’expérience.
À écouter : Archangel, You Are a Comet, You Are on Fire, Tonight, the Dead Walk
7/10
Par Sacha Dürig