Sorti le 17 juin 2016
On en avait parlé lors de sa séance d’enregistrement devant caméras au Studio 12 de Radio-Canada : l’artiste pop Alexandre Désilets travaillait sur son quatrième album, qui reprenait ses vieilles chansons pour en faire des arrangements orchestraux. Résultat : l’album Windigo, avec 16 musiciens pour accompagner l’auteur-compositeur-interprète.
Désilets a osé faire appel à des vents pour l’occasion, fait relativement peu commun dans la pop. À cela s’ajoutent des cordes et bien sûr la section rythmique. Le chanteur n’avait qu’une demande à son arrangeur François Richard : mettre en valeur sa voix. L’écoute de l’album nous confirme que Richard a bien écouté les demandes.
Plus qu’il n’en faut débute l’album avec quelques tensions orchestrales. Dès le refrain, l’ensemble prend un ton épique et puissant, qui sera encore plus marquant. Cette entrée en matière donne une idée de l’intensité que l’orchestre peut apporter aux chansons de Désilets. Par contre, toutes les chansons ne vont pas dans cette direction : Tout est perdu, juste après, y va d’arrangements plus modérés, presque dansants. Quant à Le repère, on y va avec un ton doux et berçant. Bref, l’opus nous fait vivre de petites montagnes russes d’émotions.
Si toutes les chansons ont quelque chose d’intéressant à écouter et à réécouter pour saisir les subtilités, certaines se démarquent définitivement du lot. Mention à Perle rare et à sa drive assumée plus que jamais, au build-up de L’éphémère, et surtout à la nouvelle composition On sème (jouée lors de l’enregistrement public et particulièrement accrocheuse). Car oui, Windigo contient 10 reprises et deux nouvelles compos, l’autre étant Pavé comme appui.
Windigo est décrit comme étant le projet le plus ambitieux de Désilets. On est loin de l’hyperbole ici, comme, effectivement, c’est gros pour un artiste pop d’enregistrer 12 chansons avec un orchestre en live. De plus en plus d’artistes se lancent dans des spectacles «symphoniques», mais encore peu osent enregistrer leur escapade orchestrale. Chapeau pour l’audace d’Alexandre Désilets et de son équipe. Espérons que la réponse du public sera au rendez-vous, car il y a de très, très belles choses sur cet opus qui méritent d’être écoutées!
À écouter : Tout est perdu, Perle rare, On sème
8,2/10
Par Olivier Dénommée