Sorti en Europe le 18 septembre 2015
Mansfield.TYA fait partie de cette longue liste de petits groupes français de musique électronique, qui doivent user d’originalité pour ne pas se laisser noyer dans la masse. L’album Corpo Inferno, paru à l’automne 2015 en France, nous promet un mélange entre chanson française moderne, de la musique baroque et, bien sûr, des rythmes électroniques entraînants. Les cordes et les voix font aussi partie de la signature Mansfield.TYA.
D’ailleurs, c’est avec des cordes que débute Bleu lagon. Ce n’est pas bien long avant que les voix entonnent cette mélodie non loin d’une comptine, sur des rythmes particulièrement joyeux, malgré les textes plus sombres. Au contraire, BB nous offre une musique beaucoup plus lourde. Les deux chansons ont quand même chose quelque chose en commun : des mélodies qui bougent peu, donnant l’impression qu’on a affaire à des chanteuses robotisées.
Cela change un peu dès Gilbert de Clerc, qui reprend des sonorités de comptine, du moins dans la musique. On a soudainement l’impression qu’on nous offre le classique format «une chanson douce, une plus lourde», lorsque Jamais jamais se fait entendre, mais les titres suivants restent finalement dans le même registre, bien qu’ils ne soient pas particulièrement mémorables. Notons quand même l’exceptionnelle La fin des temps, qui incorpore un son de violoncelle qui vaut le détour à lui seul. C’est enfin à Der Tod und das Mädchen que l’on revient à un son plus léger, rappelant mettre du vieux Metric dans la mélodie aux synthés.
Loup noir contient une collaboration avec la chanteuse Shannon Wright, qui vient apporter sa voix au mix déjà plutôt mélancolique ici. Par la suite, les chansons semblent se polariser davantage : Palais noir offre un ton très agressif, alors que Fréquences y va d’un morceau très ambiant où personne ne chante. Et les dernières chansons semblent reprendre, essentiellement, des sonorités déjà entendues plus tôt dans l’album – on a quand même affaire à 14 titres en tout, donc les répétitions sont toujours un risque. Ainsi, la fin de l’album Corpo Inferno ne restera pas particulièrement en tête.
Résumer cet album s’avère une tâche ardue, comme il contient tellement d’énergies différentes, souvent extrêmement contrastées, qu’on s’y perd un peu. On peine à trouver la vraie ligne directrice de l’opus, quelque part entre une électro-pop faussement enfantine et une lourdeur qui semble justifier le titre de l’album. Un album qui semble s’adresser à ceux qui recherchent une musique électro-pop différente, qui peut vous sortir de votre zone de confort plus d’une fois.
À écouter : Gilbert de Clerc, La fin des temps, Loup noir
7,4/10
Par Olivier Dénommée