Sorti le 19 août 2016
Ce n’est plus un secret que plusieurs groupes de la scène core ont fait un virage dans les dernières années, favorisant des styles souvent plus doux et plus accessibles pour un large public. Il semble que le groupe de post-hardcore The Color Morale, existant depuis 2007, ait aussi pris ce choix avec son cinquième album, Desolate Divine.
Étant peu familier avec la vieille musique du groupe américain, j’ai écouté quelques chansons sur Youtube : on avait effectivement affaire à quelque chose de criard, surtout si on compare avec le nouveau son de The Color Morale, qui a consacré beaucoup plus d’espace aux voix claires et aux mélodies plus proches du pop-rock.
Lonesome Soul démarre l’album avec un son lourd et quelques cris, mais on comprend bien vite que c’est pour offrir une transition moins abrupte, comme les mélodies claires de Garret Rapp occupent énormément de place. Une fois cette première chanson passée, on se gâte avec un son beaucoup plus punk-rock, comme on peut l’entendre sur Clip Paper Wings (qui rappelait brièvement un son à la Billy Talent), ou encore sur le single Walls. Mention très spéciale pour Fauxtographic Memory, aisément parmi les chansons les plus mémorables de l’opus, avec une mélodie forte et des bouts qui seront particulièrement entraînants en live.
Entre les morceaux à tendance plus pop-rock, il reste bien des chansons qui conservent un côté post-hardcore plus présent. On pense à Trail of Blood, Home Bittersweet Home ou encore à Broken Vessel. Par contre, celles-ci arrivent finalement assez bien à se fondre dans le nouveau son de The Color Morale, rendant le tout très endurable même pour ceux qui évitent le mouvement core comme la peste. Au niveau des paroles, cela ne change pas drastiquement des thèmes précédents.
Les puristes du genre font probablement se distancier un peu du groupe maintenant qu’il a délaissé une bonne partie de son agressivité et de ses voix gueulées : le temps dira si le groupe a gagné plus de nouveaux fans avec son virage qu’il en a perdu. Le virage ne semble pas encore complété, alors le prochain opus du groupe risque d’être à suivre attentivement!
À écouter : Walls, Misery Hates Company, Fauxtographic Memory
7,7/10
Par Olivier Dénommée