L’Album de Vent – Sébastien Lafleur

Album de ventSorti le 19 août 2016

Sébastien Lafleur est tout un personnage et ça s’entend dans sa musique. Celui qui est derrière le projet Les fleurs de Pinotte, paru plus tôt en 2016, revient en solo avec L’Album de Vent, qui fait suite au EP Le Minisoufflé, en 2013. Comme le nom nous l’indique, le vent est très présent dans cet album, même si c’est toujours la voix et les textes de l’auteur-compositeur qui demeurent au premier plan.

Dans les manèges démarre tout doucement l’album. Le vibraphone et les sonorités aériennes sont à l’honneur pour ce premier titre. Cela n’empêche pas Lafleur de nous surprendre avec des sons plus lourds, et plus solennels, dans la seconde moitié. Plus actif, Souffler les foulards conserve son côté rêveur, autant dans la mélodie que les paroles.

Avec Sébastien Lafleur, il faut s’attendre à tout, incluant à une chanson de plage quétaine, intitulée Je ne veux pas partir à Cuba. On a également droit aux paroles très particulières de Dans mon pays fini… mais il faut admettre que son refrain est très accrocheur, et que peu d’auteurs ont eu l’audace de faire rimer «Jaroslav Halák» et «pipe à crack».

Poursuivons l’écoute : L’Album de Vent nous fait vivre une montagne russe d’émotions, passant d’une chanson ensoleillée (L’Amour en plein air), à des pièces plus lentes, essentiellement au piano (Je me fous d’être imparfait puis Sans savoir si tu reviens), puis à l’enlevante Journée sans vent (qui sonne pourtant agréablement venteuse dans sa musique) avant de revenir à la douceur du piano (Vers les violences). Elle et César prend enfin une tangente électronique très tendue, qui se démarque particulièrement du ton du reste de l’opus, avant de se radoucir à nouveau avec la chantante Marie-Ève. S’ensuit Jean-Paul Deux, une pièce au piano avec un arrière-plan plus chargé, pour finir doucement avec la vocale Perdus dans la réserve. La première écoute risque d’être la plus laborieuse : Lafleur se plaît à nous envoyer des sons et des formules inusités dans les oreilles, mais quelques écoutes permettent d’apprivoiser son approche, voire d’apprécier une bonne partie de ses compositions.

L’album suit essentiellement les péripéties de deux personnages, Marie-Ève et César. Ces noms reviennent à quelques reprises à travers l’opus (incluant dans les titres) et créent une certaine ligne directrice – au moins dans la thématique, comme la musique est extrêmement éclectique tout au long de l’album. On retiendra surtout l’audace du musicien et sa art toujours surprenant et coloré. Un album qui n’est pas tout de suite facile d’approche, mais qui vaut le détour si vous voulez écouter quelque chose de différent et vous sortir un peu de votre zone de confort.

À écouter : Souffler les foulards, Dans mon pays fini, L’Amour en plein air

7,6/10

Par Olivier Dénommée

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