Sorti le 11 novembre 2016
La talentueuse Montréalaise que l’on a découverte en 2005 lors de la sortie de son premier album nous offre Goodnight City, son quatrième en carrière. D’influence folk-pop avec parfois une certaine touche contemporaine, Wainwright nous offre un album diversifié et savoureux.
Tout d’abord, la première piste, Around the Bend, est très accrocheuse : une ballade a saveur rock plaisante et mettant en valeur le timbre de voix coloré de la chanteuse. Les pistes suivantes sont tout aussi empreintes de l’âme de l’interprète (qui signe également plus de la moitié des textes de l’album). Mentionnons Traveller parmi ces chansons que l’on a envie de jouer sur repeat. Fait intéressant : Look Into My Eyes est la seule pièce chantée en anglais et en français de l’album (Wainwright s’exprime et comprend très bien le français, mais ne se sent pas prête à écrire des chansons complètes dans la langue de Molière; c’est donc sa tante Anna McGarrigle et sa cousine Lily Lanken qui signent les paroles de cette chanson).
C’est seulement après plusieurs écoutes que je commence à apprivoiser Windows, la sixième piste de l’album. De style plus contemporain, elle est moins accrocheuse que les pièces entendues jusqu’à maintenant. Prenez le temps de l’écouter avec attention et vous apprendrez à l’aimer. La chanson qui suit, Piano Music, est à l’image de son titre; il s’agit davantage d’une petite berceuse de style «musique de salon» que d’une chanson proprement dite. C’est comme un bref instant de repos, en plein cœur de l’album, qui vient agir comme transition avec les deux chansons suivantes, un peu plus rock.
Petit hic dans l’ordre logique des pièces; la chanson Take the Reins aurait dû se retrouver parmi cette suite de chansons plus rythmées et rock, puisque les deux pièces suivantes sont de vrais petits bijoux musicaux qui auraient dû se suivre plutôt qu’être séparés.
One of Us est définitivement ce que l’on appelle un classique instantané; chanson triste et chaleureuse à la fois, j’ai tout de suite eu l’impression de la connaître. J’ai toujours envie de l’écouter plusieurs fois de suite pour me laisser réconforter par la voix chaude de Martha Wainwright.
Offerte par son frère Rufus Wainwright, la chanson Francis clôt ce magnifique disque avec justesse. Teintée d’espoir, cette balade est comme une petite lumière à la fin de l’album qui est déjà en soi un rayon lumineux dans son ensemble. J’aime particulièrement l’authenticité et la sensibilité de l’artiste dans ce projet. Les orchestrations restent toujours simples, le tout enregistré de façon très intimiste ce qui nous propulse directement au cœur de l’univers musical de la chanteuse.
Goodnight City est sans contredit un coup de cœur de 2016. Authentique, sensible et coloré, vous ne pourrez vous empêcher de le jouer et rejouer dans votre lecteur CD.
A écouter : So Down, One of us, Francis
8,9/10
Par Audrey-Anne Asselin