Sorti le 25 novembre 2016
Ce musicien contribue depuis de nombreuses années au paysage musical au Québec et est apprécié autant par ses pairs que par le public. Celui qui fut autrefois récipiendaire de nombreux prix (notamment le Félix de l’auteur-compositeur de l’année en 2007) offre ici Paloma, un disque agréable à écouter mais dont on ne souviendra probablement plus dans 10 ans : Bélanger semble perdre peu à peu la magie des mots qu’il portait jadis en lui. On peut tout simplement séparer l’album en deux parties : les bonnes chansons et les moins bonnes.
Bonnes chansons
Le single Il y a tant à faire (deuxième piste de l’album) est plutôt convainquant : on se retrouve instantanément dans le monde du musicien au son de sa voix familière dans une musique rythmée tout à fait dans son style habituel. Elle est suivie de Tout viendra s’effacer, qui a un petit je-ne-sais-quoi : dès la première écoute j’ai eu l’impression de la connaître. Est-ce à cause de similitudes avec une ancienne chanson de l’artiste? Une chose est sûre : cette chanson entraînante vous plaira vous aussi ! La piste suivante, Le fil, se retrouve dans un entre-deux : les paroles ne se démarquent pas particulièrement (on aura déjà vu de meilleurs textes de la part de Bélanger), mais la mélodie n’est pas mauvaise, particulièrement le refrain dont l’arrangement musical est impeccable.
Il nous suffira de passer deux chansons pour écouter Un deux trois j’aurai tout oublié et ainsi retrouver la fine plume de Daniel Bélanger, celle qui fit jadis sa renommée. Cette douce ballade «à texte» rappelle Dis tout sans rien dire, mais en version 2.0. Les harmonies vocales un peu modifiées au mixage font un beau contraste avec la simplicité de l’arrangement musical (seulement la guitare). Pour finir la liste, ajoutons la chanson-titre Paloma qui, sans être extraordinaire, n’est pas désagréable à écouter. On entend le fameux effet reverb que Daniel Bélanger utilise souvent dans sa voix pour le mixage de ses chansons.
Points faibles
On remarque assez rapidement les répétitions de mots ou de bouts de phrases, et ce, dans plusieurs chansons : Ère de glace, Métamorphose, Perdre et Un nous donnent carrément l’impression que l’auteur-compositeur-interprète a manqué de mots pour mettre sur sa (toujours jolie) musique. Il choisit d’ailleurs d’inclure une piste instrumentale à son album : Prédications – Instrumental nous laisse découvrir une musique électronique qui sort complètement du style de l’album. L’idée est intéressante, on sent que le musicien avait envie d’explorer de nouvelles sonorités, mais malheureusement la pièce ressort beaucoup trop de l’ambiance générale du disque.
Dans son ensemble, Paloma est un album qui plaira surtout aux fans de Daniel Bélanger qui le suivent depuis le tout début (je parle de ceux qui connaissent les chansons autres que celles qui ont passé à la radio). On sent que l’inspiration manque pour les paroles, mais les mélodies et arrangements de Bélanger restent toujours aussi bons.
À écouter : Il y a tant à faire, Tout viendra s’effacer, Un deux trois j’aurai tout oublié
7,3/10
Par Audrey-Anne Asselin