Sorti le 20 janvier 2017
Eric San, plus connu sous le nom de Kid Koala, se fait connaître depuis les années 2000 pour son usage des tables tournantes et du scratch. Pourtant, c’est dans un tout autre registre qu’il se lance avec son cinquième album studio. Music To Draw To: Satellite y va d’une musique atmosphérique non basée sur de l’échantillonnage, en plus de collaborer avec la chanteuse Emilíana Torrini, qu’on entend sur sept pistes (sur 18).
The Observable Universe donne immédiatement le ton de l’opus : une lenteur extrême, très contemplative, avec des motifs répétés pendant plus de 6 minutes. Préparez-vous, comme on ne changera pas beaucoup de registre, même avec la chanteuse. Du moins, pas avant Transmission 1 qui gagne légèrement en tempo, et Fallaway, aux tendances presque pop. Il faut prendre le temps de s’habituer à cette ambiance particulière, mais une fois qu’on y arrive, on peut apprécier des pistes comme Beneath the Heat, Collapser ou Satellite, toutes des pièces avec la chanteuse qui vient ajouter une dimension supplémentaires aux coussins de synthés.
Mentionnons tout de même un coup de cœur pour les deux dernières pistes, Epilogue et Nightfall: Pale Blue, qui terminent le long opus avec des morceaux minimalistes et plutôt berçants. Même si c’est quelque chose d’assez similaire qu’on a entendu tout le long, le rendu est plutôt réussi ici, même si 70 minutes de cette musique, ça devient long.
L’exercice était un beau défi pour le DJ, qui semble explorer un registre dans lequel il est moins familier (ou du moins dans lequel il n’a pas habitué ses fans), et où il accueille une voix qui met bien en valeur cet univers particulier. Il semble d’ailleurs que Music To Draw To serait une série d’albums qui se poursuivra. Il sera intéressant de découvrir si Kid Koala poursuivra sa démarche (et qu’il la peaufinera!) ou s’il souhaitera explorer autre chose.
Sinon, dans l’immédiat, il faut reconnaître que cet album ne s’écoutera bien que lorsqu’on est dans un esprit d’introspection profonde, sans quoi on passera très vite à un autre appel.
À écouter : Collapser, Epilogue, Nightfall: Pale Blue
7,2/10
Par Olivier Dénommée