Sorti le 19 août 2016
La chanteuse irlandaise Lisa Hannigan présente son troisième album, At Swim, un projet aux accents mélancoliques et tourmentés. Celle qui fut jadis collaboratrice avec Damien Rice semble s’être forgé une solide personnalité musicale dans cet album paru en août 2016.
Le tout débute avec Fall, une balade qui fait presque penser à une comptine. Ce n’est pas un succès instantané, mais rien pour nous faire grincer des dents. On enchaîne avec Prayer for the Dying, une valse qui nous ramène dans les années 60, carrément. J’imagine les jeunes amoureux danser sur cette musique à la fin d’une soirée dansante. Très agréable pour l’oreille, elle nous prépare un peu à l’ambiance, cependant plus folk, de la prochaine piste, Snow. Celle-ci est encore une fois très tranquille (l’album complet l’est, soit dit en passant). On penserait que Lo, la quatrième chanson du disque, redonnerait un peu de couleur à tout cela : ce qu’elle fait, assurément, mais on se lasse rapidement de l’écouter tout comme la piste qui la suit, Undertow, qui remplit sensiblement le même rôle et se veut (possiblement) plus rythmée.
C’est dans Ora que l’on commence à entendre des sonorités plus intéressantes qui contribuent à personnaliser le style de Lisa Hannigan. On croit presque entendre des chants de baleines en fond sonore (en version agréable, je vous rassure!) et l’accompagnement musical léger laisse davantage de place aux paroles. Tout comme dans la pièce précédente, We, the Drowned, préconise une instrumentation plus légère donnant plus de poids au texte. On pense alors avoir atteint l’apogée de l’auteur-compositeur-interprète en matière de mélodies (le croit-on alors) mais c’est cependant la chanson suivante qui nous éblouit : Anahorish est chantée entièrement a capella, épurée de tout instrument et laissant place aux magnifiques harmonies vocales. Je ne peux m’empêcher de ressentir tout le bagage culturel irlandais de la chanteuse dans cette chanson qui est sans contredis la meilleure de l’album.
C’est d’ailleurs un peu la problématique pour les deux pistes qui suivent, Tender et Funeral Suit, qui sont de bonnes chansons qui se font malheureusement oublier rapidement. On se laisse par contre une petite place pour accueillir la touche finale du disque, Barton, qui permet d’entendre quelques sons électroniques (et encore ce chant de baleine agréable et inconnu!). La pièce essentiellement planante à l’exception de quelques instruments étrangers dans les 40 dernières secondes qui disparaîtront lentement pour clore le tout en un magnifique decrescendo musical.
Il est évident que l’on ne peut écouter cet album à répétition pendant plusieurs jours comme je l’ai fait, car l’ambiance général reste très smooth, voire lassant. Il y a certainement du travail à faire de la part de l’artiste pour mieux varier les styles et offrir un album qui justement, se laisserait écouter encore et encore.
À écouter: Prayer for the Dying, We, the Drowned, Anahorish
7,3/10
Par Audrey-Anne Asselin