Donne du gaz – Les Trimpes

les-trimpes-donne-du-gazSorti le 8 septembre 2016

Dirigé par Dagger Pat, ex-Dance Laury Dance, le groupe Les Trimpes verse dans un gros rock en français, qui n’est pas sans rappeler les Éric Lapointe de ce monde, avec tout ce que cela implique. Du moins, l’album Donne du gaz ne cherche pas à défaire l’image que l’on se fait du rock québécois.

Ça commence avec Pire que l’yabe, qui débute sur un gros rock bien pesant. Pas méchant, mais ça se gâte rapidement lorsque la voix entre en scène : on tombe dans les clichés et les rimes assez faciles. On croirait que la chanson est tout droit tirée de la bande sonore de Les Boys. Pourtant, le solo de guitare de défend assez bien. Puis on invite Rudy Caya pour collaborer à la chanson Rock City, reprenant cette fois des mélodies à la Jonathan Painchaud. Accrocheur mélodiquement, mais terriblement quétaine à la fois. Par contre, le refrain de Toi, moi pis l’rock’n’roll ressemble presque à s’y méprendre avec celui de Marie-Stone

Au moins, on s’assume pleinement avec une power ballade, dans Comme une chandelle qui brûle. Violon et harmonica sont au rendez-vous, ce qui n’est pas désagréable du tout, en fait. S’ensuit la chanson-titre Donne du gaz. Le titre n’est pas sans rappeler la terrible chanson Donnez-moi du gaz (encore de Lapointe, évidemment), mais la musique, heureusement, n’a aucun lien, étant plus proche du blues.

Les Trimpes se risquent enfin sur une chanson en anglais, Junkie for your Love. Au début, on se demandait si c’était une version anglicisée de Pire que l’yabe, tellement les deux morceaux étaient proches musicalement au début, mais après quelques secondes on réalise qu’on va ailleurs. On laisse d’ailleurs toute la place à la seule femme de la formation, Mom Marcotte, pour la portion vocale. Elle reprendra une fois de plus beaucoup de place dans La bête, qui se démarque avantageusement du lot. Après le très oubliable Le blues du cœur à louer, on retourne dans le rock facile avec Le repentant. En ligne, cette chanson clôture l’album. Il existe aussi une piste en bonus, Quebec – Chandler, complètement instrumentale. Elle permet d’apprécier une dernière fois le rock bien senti de Les Trimpes, sans se laisser distraire par le reste.

Le groupe s’inscrit avec succès dans le mouvement du rock franco-québécois, aucun doute là, mais il peine à se démarquer des autres gros noms de la scène qui manque déjà de diversité. À peu près toutes les chansons semblent très inspirées d’autres succès du rock québécois, ce qui rend difficile de reconnaître l’identité propre du jeune groupe. L’album Donne du gaz souffre aussi de textes qui manquent de profondeur, qu’on pardonne beaucoup moins facilement en français qu’en anglais.

Il est entre autres possible d’écouter l’album sur Bandcamp.

À écouter : Comme une chandelle qui brûle, Donne du gaz, La bête

6,2/10

Par Olivier Dénommée

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