Sorti le 9 janvier 2017
La Ligue rock, fondée par Sébastin Collin, fête six années d’existence en 2017, déjà! La compilation présente les 14 artistes et groupes qui participeront à une ou plusieurs des neuf soirées. Selon Sébastin Collin, tous les groupes ne sont pas très connus, mais ils sont tous très bons. Jugeons ce que la compilation a à offrir pour nos oreilles.
Ça commence avec une chanson toute fraîche, Rock’n Roll Jubilee, d’un groupe qui a un peu plus de vécu, Floating Widget. On y découvre le son toujours agressif du quatuor de Montréal, jamais très loin de la frontière avec le métal. De quoi nous éveiller les oreilles dès les premières secondes. Presque aussi chargée, la chanson Machine à bière des Hôtesses d’Hilaire assume la lourdeur d’un rock saturé et sans compromis. Pour avoir écouté le dernier opus du band néo-brunswickois, je sais que celui-ci offre davantage de variété que juste du gros rock sale, ce qui veut dire que volontairement on voulait promouvoir cette énergie dans la compil.
Cela se poursuit avec Ça va-tu de Deux Pouilles en Cavale, qui sonne étrangement comme une version méchante des Hôtesses d’Hilaire. Parlant de méchant, Cuisse de lâche de Royal Caniche n’en manque pas non plus. Après une vraisemblable escalade de lourdeur, la chanson Coloris de Lesbo Vrouven se prend particulièrement bien. Plus punk (post-pink, selon le groupe), cela change un peu le mal de place et nous rappelle qu’il existe un autre type de son que le monolithe de rock lourd qui était proposé depuis le début de la compilation. S’ensuit du Francis Faubert, avec Maniwaki, presque blues dans son rock.
Ces six premiers artistes sont les «récurrents» de la Ligue rock 6, jouant tous à trois reprises durant la série de shows. Une démarcation imaginaire est presque audible avec cette première partie et la seconde, entamée par une vieille chanson de Xavier Caféïne, Gisèle (2006!), qui passait jadis à la radio. Plus vieux encore, on a droit à Dangereux de Michel Pagliaro, qui date de 1987. Deux chansons «commerciales» d’affilée, c’est assez marquant pour une compilation chargée d’artistes beaucoup moins connus.
Ce sera, heureusement, les deux seules chansons qui vont vraiment détonner du registre «découverte» de la compilation. L’écoute se poursuit avec Désastre (Les Dales Hawerchuck), l’étrange et vaguement agressant Jacuzzi (Bad Uncle), Tout va pour le mieux dans le pire des mondes (Les Breastfeeders), La nuit sera calme (Les Chiens), Calude Gravol (le toujours pété VioleTT Pi), et la finale Y’a tu kelkun (Groovy Aardvark).
Cette compilation contient beaucoup de groupes aux sons variés. Pourtant, à l’écouter, c’est beaucoup plus unidimensionnel que ce à quoi on espérait. C’était peut-être un choix de présenter le côté «rock lourd est sale» existant pour la majorité des artistes, mais cela fait qu’on s’en lasse plus rapidement, et à moins de rechercher spécifiquement ce son, cela risque de ne pas encourager davantage de curieux à essayer de découvrir des groupes lors des neuf soirées, qui ont lieu à Montréal, Saint-Hyacinthe, et Québec. Plus de variété aurait été bienvenue pour refléter la réalité de ces artistes de talent!
La compilation Ligue Rock 6 se trouve sur Bandcamp.
À écouter : Rock’n Roll Jubilee, Coloris, La nuit sera calme
6,7/10
Par Olivier Dénommée