Twin Solitude – Leif Vollebekk

leif-vollebekk_twin-solitudeSorti le 24 février 2017

Après son second album North Americana en 2013, Leif Vollebekk s’est mis à renier ses anciens albums et à chercher une nouvelle approche. C’est dans un esprit de spontanéité qu’il a créé ce qui deviendra Twin Solitude, un album de 10 chansons folk très dépouillées où on entend, tout en douceur, guitare, piano et cordes, mais laissant avant tout la place au chanteur maintenant établi à Montréal.

Sa voix nous berce aussitôt dans Vancouver Time. Un peu de piano, quelques lignes d’harmonica et une légère batterie suffisent pour l’accompagner. Le ton est donné pour l’album, même si Vollebekk n’a pas choisi son morceau le plus significatif pour démarrer l’album. All Night Sedans, juste après, aurait mieux rempli ce rôle. Même si le mood reste presque identique, le refrain reste un peu plus en tête. Surtout, la chanson se termine sur une jolie montée qui nous réveille un peu de cette douceur musicale de février. On gagne une mini coche d’intensité avec Elegy, mais sur une mélodie et une progression assez répétitives… ce qui pèse lourd après 5 minutes 30.

C’est là que Into the Ether fait du bien : on sent un build-up, ou peut-être son anticipation, tout au long de la chanson. Cela reste très subtil, mais on a bel et bien droit à quelques montées bien méritées, comme s’il avait fallu quatre chansons pour y arriver. Il va sans dire que cette piste fait partie, dès la première écoute, des incontournables de l’album. On redescend aussitôt avec Big Sky Country, qui ressemble en fait beaucoup à Elegy.

Parmi les chansons plus accrocheuses, Michigan a également droit à sa place. Tout en simplicité dans l’instrumentation et les mélodies, on se surprend à fredonner «Never been to Michigan» même après que la chanson soit terminée.

On assume des sonorités plus country, mais toujours dans l’extrême lenteur, avec Road to Venus, suivie d’une pièce plus chargée en guitares, East of Eden (avec une fin qui monte comme All Night Sedans). Ensuite, c’est Telluride, une chanson qui rappelle beaucoup Michigan, mais sans le refrain accrocheur.

La finale est laissée à Rest, une longue piste de 8 minutes 29 qui est en fait le vrai intrus de l’album. Une musique d’une extrême lenteur (encore plus que le reste!), où plusieurs musiciens (dont la harpiste des Barr Brothers Sarah Pagé) ont été invités à mettre du leur. Harmoniquement, cela m’a fait penser à Moonshiner de Chaim Tannenbaum, mais le ton est si différent du reste de l’album que cela laisse une drôle d’impression. Sa présence sur l’album n’était, à mon sens, pas obligatoire du tout, et surtout pas à la toute fin.

L’album de 10 pistes est particulier dans la mesure où presque aucune chanson n’est faite pour sortir du lot (les exceptions étant possiblement Into the Ether et Rest). Twin Solitude est une œuvre où l’ensemble des chansons sont importantes. C’est aussi un album qui s’écoute dans un état d’esprit particulier, qui est fait pour les soirées plus froides et pluvieuses de nos vies.

À écouter : All Night Sedans, Into the Ether, Michigan

7,4/10

Par Olivier Dénommée

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