Sorti le 13 janvier 2017
Début 2017, le chanteur Luc Cousineau a lancé un EP intitulé Salut la vie!, un mini-album très spécial tenant compte qu’il était connu qu’il souffrait d’une grave maladie et que ses jours étaient comptés. La sortie servait ainsi à le faire entendre pour une dernière fois avec des chansons composées en 2010, soit avant que la maladie ne l’accable… et à signer une sorte de testament musical, chose que d’autres grands artistes ont fait par le passé. Luc Cousineau s’est éteint le 6 mars 2017, après quatre ans de combat comme la SLA.
Malgré la mort qui planait, Salut la vie! est loin d’être un EP déprimant, au contraire. Ça commence avec la charmante Le temps d’aimer, aux airs «don juanesques». On y entend un Luc Cousineau toujours en pleine forme, avec un habillage puissant, signé Michel Francœur. C’est écrit – et rendu – avec une sincérité à donner des frissons.
S’ensuit la plus douce L’oiseau blessé. On parle d’une chanson prémonitoire, et avec raison, si on écoute les paroles de cette jolie ballade qui ont pourtant été écrites des années avant que la maladie ne frappe. On change de nouveau de registre avec Full fatale, qui prend des airs familièrement rétros avant de revenir vers la douceur avec la chantante Le manque d’amour. Deux slows dans un EP de cinq chansons, c’est peut-être beaucoup, mais dans le contexte, personne ne s’en insurgera.
Le cœur battant conclut le mini-album sur un air country chantant à souhait. C’est probablement la meilleure chanson pour conclure l’opus – et sa vie. Il est impressionnant de penser que les pistes étaient à l’origine des démos guitare-voix enregistrées par Cousineau, et que tout a été ajouté par la suite pour leur donner leur lustre et leur mordant actuel.
Luc Cousineau n’avait pas à rougir de cette dernière sortie, un album fort de sa simplicité qui résume finalement assez bien sa prolifique carrière. On parle beaucoup de Vivre en amour comme étant sa chanson culte, mais on sent que ses 50 ans de carrière renferment beaucoup de bijoux négligés. Espérons que le temps fera son travail et dépoussiérera d’autres belles compositions. Dans tous les cas, merci et bon voyage Luc!
À écouter : Le temps d’aimer, Le cœur battant
8/10
Par Olivier Dénommée