Sorti le 24 mars 2017
Le premier album du groupe montréalais Blood and Glass avait retenu l’attention, assez pour décrocher un contrat chez Simone Records. Trois ans plus tard, on propose enfin une suite, où le duo se gâte et mélange allègrement les influences. Cela donne un étrange opus, appelé Punk Shadows.
Le début est assez mollo : Block of Ice nous transporte dans des sonorités pop rétro. Du moins au début, puisqu’on changera souvent d’ambiance à travers ces 5 minutes. Le noise s’ajoutera à partir de deux minutes, et on tombe rapidement dans une cacophonie très tendue avant de revenir à plus doux. Ces montagnes russes seront présentes au fil des neuf chansons : attelez-vous.
Illusions revient quand même à un son plus pop agréable avec un build-up intéressant dans l’instrumentation, mais avec une mélodie répétée dont on se lasse très rapidement. S’ensuit Nowheresville, qui combine des rythmes très intenses au début, suivie d’une portion plus mélodique. Difficile d’avoir une chanson agréable au complet, comme Blood and Glass cherche à mélanger les idées pop alternative à un esprit punk. On finit, tout de même, par s’en rapprocher avec l’atmosphérique Submarine, même si elle est un peu longue avec près de 7 minutes.
Puis vient la chanson-titre Punk Shadows, qui surprendra par ses différentes énergies fort réussies (le tout, en moins de 4 minutes!). Chœurs, lignes de cordes et mélodies pop plus accrocheuses, tout y est. On aimerait en dire autant du single Whiskey, qui vient juste après. On mise sur un sujet archi cliché, avec des paroles prévisibles dès le début. Il y a bien le refrain qui est solide, mais pas assez pour rattraper le reste. Même le vidéoclip qui a été produit témoigne d’un manque cruel d’imagination. Punk Shadows aurait clairement été une meilleure chanson pour représenter l’opus.
Hop the Fence semble nous transporter avec un univers plus près du jazz. Pas désagréable, mais comme dans Illusions, c’est dans la mélodie qu’on aurait pu faire plus d’efforts. Puis vient Chlorine Dreams, espèce d’interlude lugubre, qui mène à Swimming, la finale de l’opus. Si on fait abstraction des «percussions» dérangeantes et de la longueur (certaines portions étaient vraiment de trop), c’est un relativement bon choix pour clore ce second album de Blood and Glass, en plus de rappeler ce à quoi on a eu droit pour une quarantaine de minutes.
Le mélange que propose Blood and Glass n’est pas commun, c’est certain, mais on a l’impression qu’on a volontairement bousillé certaines très bonnes idées musicales, juste pour ajouter des éléments «rebelles» ou «alternatifs» à la musique, autrement très bonne. C’est audacieux, mais je ne sais pas qui cela peut convaincre à part quelques inconditionnels conquis d’avance.
L’album se retrouve notamment sur Bandcamp.
À écouter : Nowheresville, Submarine, Punk Shadows
6,8/10
Par Olivier Dénommée