Sorti le 7 avril 2017
Auteure-compositrice-interprète engagée, Samuele Mandeville, ou juste Samuele, fait parler d’elle depuis des années, autant pour ses spectacles que pour les concours où elle s’est démarquée au fil des ans. Finalement, elle était prête pour un premier album studio, intitulé Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent, ce qui est parfaitement représentatif du message de l’artiste. Elle y fait entendre son folk-rock très bluesy et toujours puissant dans les paroles.
L’introduction de l’album est en fait son monologue Égalité de papier, un texte frappant qui donne immédiatement le ton. S’ensuit La sortie, un blues-rock solide sur fond de féminisme. On y entend Samuele très bien entourée et si l’instrumentation est relativement chargée, elle laisse toujours le champ libre pour ses paroles qui demeurent l’attraction principale. On la sent d’ailleurs plus à l’aise dans ce registre que dans certaines chansons plus «personnelles», comme Cœur de tôle, Cours encore, Sirène, Le lest ou Toune d’hiver, qui ne lèvent pas autant, malgré quelques passes instrumentales bien orchestrées. Pourtant, il y en a des plus marquantes, comme Compter sur ça et Dactylo, qui amènent une ambiance très particulière à l’album, ainsi que Tous les blues, sérieuse candidate pour le titre de l’ultime chanson d’amour.
Ce n’est que vers la fin que l’on revient aux textes aux textes engagés, avec La révolte, qui nous baigne dans le combat de société de Samuele, mais pas sans une certaine poésie. L’album passe très vite et on arrive assez rapidement à la dernière piste, La couleur de l’orage. Elle conclut le tout avec une chanson guitare-voix… avant de laisser un long silence qui mène à une chanson cachée parlant de son hood, Hochelaga. Encore une chanson guitare-voix, mais cette fois un peu plus énergique.
L’auteure-compositrice-interprète assure qu’elle a livré un album sans le moindre compromis, et on la croit. On se surprend, finalement, de le pas l’entendre faire la révolution sur chaque piste, mais à plutôt parler d’amour à sa façon à plusieurs reprises. L’album n’en est pas moins très efficace, et rappelle que même si c’est officiellement son premier, elle est loin d’être une amatrice et sait créer quelque chose de porteur et d’accrocheur à la fois.
L’album peut être entendu sur sa page Bandcamp.
À écouter : La sortie, Tous les blues, Dactylo
7,8/10
Par Olivier Dénommée