Sort le 21 avril 2017
Le prolifique bluesman Harry Manx nous a habitués à lancer un nouvel album chaque année depuis une quinzaine d’année. Il a un peu plus pris son temps après 20 Strings ans the Truth, lancé en 2015, avant de revenir avec Faith Lift, un album où il reprend plusieurs de ses succès en version avec ensemble à cordes (le Sydney Opera String Quartet). C’est donc à une relecture assez intime que Manx nous convie ici.
C’est avec Moon Goin’ Down (tiré de Bread and Buddha, 2009) que le nouvel opus démarre. On y reconnaît immédiatement le style de Manx : son jeu de guitare et sa grosse voix blues qui suffisent déjà à nous transporter. La différence avec sa première version : on troque la section rythmique qui ajoutait une certaine lourdeur pour les cordes beaucoup plus lyriques, mais aussi un peu d’harmonica.
S’ensuit la traditionnelle Working on a Railroad (normalement titrée Take This Hammer), qu’on a déjà entendue avec plus de banjo. Les cordes ici proposent un son différent, mais pas nécessairement celui qui les mettent le plus en valeur. Un autre morceau traditionnel, Death Have Mercy (notamment entendu dans Wise and Otherwise, 2002), y va d’une interprétation plus berçante. Plutôt réussie, mais Coat of Mail (tiré du même album), juste après, vole vraiment la vedette avec le quatuor qui utilise son plein potentiel mélodique.
Point of Purshase (de Mantras for Madmen, 2005), vieillit plutôt bien, de même qu’une version de Baby Please/Help Me, mais on se souviendra davantage de la très belle version de Sometimes (In Good We Trust, 2007), ainsi que celles de A Little Cruel et de Crazy Love (toutes deux de l’album de 2002), toutes pour l’ajout significatif du quatuor à cordes.
À la toute fin de l’album Faith Lift, on entend une nouvelle chanson du répertoire de Manx : Love and Happiness de Al Green. Les cordes occuperont beaucoup de place pour créer une ambiance particulière, mais la guitare de Harry Manx ne se laisse pas faire non plus. On finit en fait avec une belle énergie pour conclure l’album, qui a été plutôt doux malgré quelques belles montées.
Vraiment, on sort de l’écoute de Faith Lift plus zen qu’au moment où on l’a commencé. Qualifiée «d’inspirante, de transcendante et de réconfortante», sa musique l’est tout particulièrement sur ce 15e album. Harry Manx fait plaisir autant aux fans de la première heure qui redécouvriront certaines de ses plus belles chansons d’une façon différente qu’aux nouveaux amateurs qui se laisseront séduire par ses ambiances qui ne laissent personne indifférent. Le seul bémol qu’il y a à formuler : on aurait apprécié que le Sydney Opera String Quartet soit utilisé de façon plus égale. Ça semblait forcé dans certaines chansons, ce qui a parfois miné l’effet. Sinon, on a droit à une autre belle adition dans l’arsenal de Manx.
À écouter : Coat of Mail, Sometimes, Crazy Love
7,9/10
Par Olivier Dénommée