Sorti le 16 septembre 2014
Le simple nom du groupe donne une indication de son énergie : le raton, sauvage et parfois agressif, et le lover, tendre et doux. C’est bel et bien à cette dualité que le groupe de Québec nous convie avec ce premier album éponyme, paru en 2014.
La première chose qui frappe, c’est la musique entraînante du groupe. Dans Tant pis, c’est rock, mais quand même plutôt doux pour l’oreille la plupart du temps. Il y a bien une petite montée en intensité, mais rien de drastique. L’autre chose qu’on remarque, c’est la voix. Celle-ci a un petit quelque chose qui rappelle 3 gars su’l sofa, peut-être dans les mélodies finalement assez simples, peut-être dans l’intonation. Feu de paille, juste après, marquera les esprits pour son intensité bien dosée, et une portion légèrement plus politisée.
Ça y est, tu pars est la première des breakup songs de l’album – il y en aura différentes variantes. Le thème est évidemment plutôt cliché, mais le rendu est plutôt efficace alors on ne s’en formalisera pas trop. Par contre, dans Marie, on commence à entendre des phrases très prévisibles et des rimes assez faibles. Si on sentait des liens avec 3 gars su’l sofa, c’est encore plus fort comme on a l’impression que les paroles ne sont pas écrites avec sérieux. Constat similaire pour Les retailles du plancher, si ce n’est que la montée en intensité est vraiment très réussie.
Autre moment fort dans l’album : Ce soir, une douce chanson dont on ne saisit pas nécessairement bien le sens des paroles, mais qui est apaisante à souhait, et c’est tout ce qui compte vraiment. Les yeux fermés est une des chansons qui sent le vécu, sur fond légèrement plus country.
Par contre, une piste finira rapidement par taper sur les nerfs : T’es qui toé? manque de nuances avec un texte majoritairement prévisible qui vient justifier le «Raton» dans le nom du band. À oublier. Et il semble que Plus rien à faire soit aussi lié au même thème pour clore l’opus.
Ce premier album montre que les gars de Raton lover ne manquent généralement pas de musicalité, offrant un rock convaincant et bien dosé, par contre il révèle un certain manque de maturité au niveau des paroles. Cela viendra avec le temps et davantage d’expérience; après tout, on a affaire ici à un premier album seulement.
L’album se trouve notamment sur Bandcamp.
À écouter : Feu de paille, Ce soir, Les yeux fermés
7,2/10
Par Olivier Dénommée