Sorti le 26 mai 2017
Cinq ans se sont presque écoulées après la sortie de Harmony, album qui semble avoir définitivement mis Serena Ryder sur la carte. Son septième album est vite devenu très attendu de ses fans et des curieux qui voulaient savoir si elle allait poursuivre dans sa lignée plus pop que folk.
L’album Utopia démarre avec le single Got Your Number. Un morceau énergique, aux sonorités rétro, qui a surtout été le premier avant-goût de l’album. Un peu surchargé au niveau mélodique, mais cela reste une entrée en matière assez solide. C’est suivi d’un autre extrait, Electric Love, au contraire plus mid-tempo et à la mélodie plus puissante, surtout au refrain.
S’ensuit une pièce plus folk, qui n’est pas sans rappeler un peu le son de son album Is It O.K : Sanctuary nous ramène à une Serena Ryder vulnérable, qui est loin de déplaire. Cela ne dure qu’une chanson comme on reprend un son plus rétro avec Me and You. Elle sonne vaguement comme si on avait mélangé la musique de Fever des Black Keys à des mélodies tirées de Hung Up de Madonna. Cela donne un résultat qui sonne très familier, en tout cas. Des énergies pop plutôt similaires, généralement assez, réussies, sont entendues dans Firewater, Ice Age, Hands et Wolves. On penche même du côté de la soul avec Killing Time.
Wild and Free et It’s No Mistake retournent quant à elles à une émotion plus proche de Sanctuary, ramenant un peu de douceur à un album plutôt énergique. D’ailleurs, la finale Utopia frappe très fort, optant pour une chanson catchy, mais très chargée avec notamment des brass dans l’instrumentation. Un peu comme l’intro Got Your Number, c’est peut-être une autre chanson qui aurait été plus appropriée pour être le plus efficace.
Quoi qu’on en dise, l’album Utopia est un (autre) bijou de musique signé Serena Ryder. Elle a exploré beaucoup de différents styles dans sa carrière, et si celui-ci assume son côté, il reste très bien dosé. L’album semble aussi gagner en saveur d’une écoute à l’autre, alors ne boudez pas votre plaisir. Souhaitons que l’Ontarienne ne nous fera pas attendre cinq autres années avant de revenir en studio, parce que c’était plutôt long à attendre!
Version deluxe
Une version de l’album contient cinq chansons en bonus, passant de 12 à 17 pistes. Très généreuse, Serena Ryder propose plusieurs excellents titres pour la version deluxe. Roller Coaster est lente et émotive à souhait, faisant bon usage des harmonies vocales. Quant à Hurts, son beat restera en tête et pardonnera son sujet cliché. La mieux habillée des cinq pistes bonus est probablement la belle Fire Escape, ce qui nous fait nous demander pourquoi elle ne s’est pas retrouvée dans la version régulière de l’opus.
Il reste bien quelques titres qui se démarqueront moins (par exemple, Saying Hello et The Flame entrent exactement dans la vibe de l’album, sans s’en démarquer davantage). Tout de même, il faut dire qu’on n’a pas du tout affaire à une version deluxe qui laisse sur notre faim : elle se défend très bien et est même un ajout essentiel à l’album, qui permet du même coup de ne plus finir avec la chanson Utopia. The Flame semble une conclusion plus efficace.
À écouter : Electric Love, Sanctuary, It’s No Mistake // Deluxe : Fire Escape
8,3/10
Par Olivier Dénommée