Un bras de distance avec le soleil – Catherine Leduc

Sorti le 26 mai 2017

Ce n’est pas par hasard si son visage vous dit quelque chose puisque Catherine Leduc est en fait la voix féminine du feu duo Tricot Machine. En 2014, le premier album solo de l’auteure-compositrice-interprète, Rookie, puisait davantage dans les sonorités rock qui s’entendent plus subtilement dans son nouvel opus, Un bras de distance avec le soleil, ou dream pop côtoie folk et rock.

Good Eye laisse tout d’abord entendre une valse lente dans une instrumentation relativement simple si l’on se fie aux pistes à venir. La sur-répétition du refrain a cependant quelque chose de franchement agaçant : il aurait été judicieux de nous laisser embarquer complètement dans l’atmosphère musicale avant de nous faire entendre ce morceau. Déjà, la chanson-titre, Un bras de distance avec le soleil, s’écoute avec plus de facilité. Quelques effets de réverbération dans les voix donnent une texture sonore intéressante, autant que les distorsions aux claviers qui donnent une vibe légèrement plus edgy. Tes sommets sont mes montagnes suit cette même logique, en plus d’avoir un refrain encore plus accrocheur.

Catherine Leduc ne rigole pas quand elle qualifie sa musique de dream pop. Aucune chanson rythmée en vue, on est dans une immersion totale avec l’artiste et sa musique introspective et c’est ce qu’Anticosti fait ressortir de plus beau. Musicalement, on a droit à des enchaînements d’accords surprenants qui plaisent énormément. Soulignons des textes soignés qui se laissent aimer d’une chanson à l’autre, notamment Le temps séparé et La fin ou le début. Autant dans l’une que l’autre, on sent une envie d’augmenter le beat d’un cran en gardant toutefois les deux pieds bien ancrés au sol. On est loin de Tricot Machine, ça c’est certain (notons tout de même que le collègue et partenaire de longue date de Catherine Leduc, Matthieu Beaumont, fait partie intégrante du projet).

Jusqu’ici, on a surtout entendu de bons morceaux, oui, mais qui malheureusement se ressemblent beaucoup entres eux. On peut facilement perdre le fil si on écoute le disque en boucle, ce qui est fortement déconseillé. Même si La joie bruyante amène un vent de fraîcheur vers la fin du long jeu, elle ne suffit pas à casser la monotonie installée confortablement depuis plusieurs minutes. Par chance, Saison de la grise vient sauver la grande finale en mélangeant les mélodies enchanteresses de Leduc à une instrumentation frôlant le psychédélique, créant ainsi un contraste notable qui fait un bien fou.

Lorsque l’on écoute l’album Un bras de distance avec le soleil, on se dit premièrement que derrière ce projet se cachent plusieurs artistes talentueux et dévoués. Cette dévotion se sent à travers une musique et des textes mûrement réfléchis qui valent la peine d’être entendus. Cela dit, pour en faire une recette gagnante, il manque quelque chose. Difficile de mettre le doigt dessus, mais l’impression reste que ça manque de laisser-aller et de simplicité qui aurait bien fait de capter l’attention et l’oreille de l’auditeur.

À écouter : Tes sommets sont mes montagnes, Anticosti, Saison de la grise

6,9/10

Par Audrey-Anne Asselin

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