Sorti le 9 juin 2017
Âgée de 24 ans, Ariel Pocock est encore un jeune talent qui ne demande qu’à être développé. La chanteuse, pianiste et compositrice de jazz avait lancé un premier opus en 2013, Touchstone, qui montrait un talent certain au piano, mais pas une voix pleinement développée. Quatre ans plus tard, qu’en est-il avec Living in Twilight?
Ce deuxième album laisse une large place aux reprises, notamment de standards du jazz américain. The Very Thought of You lance le bal, tout en douceur. Ariel Pocock prend bien sa place, autant à la voix qu’au piano, et est accompagnée de certains excellents musiciens qui savent lui donner l’espace requis. Bien qu’on ne révolutionne rien, cette version est une bonne entrée en matière pour l’album.
500 Miles High qui suit se défend bien, mais c’est vraiment la pièce-titre Living in Twilight qui volera la vedette : cette piste chantée à l’origine par The Weepies est très bien rendue par l’interprète, en plus d’être une des chansons rendant le mieux justice à son timbre vocal.
Après le standard de Cole Porter So in Love, on passe à l’intouchable d’Adele : Someone Like You. Le seul problème, c’est que cette version n’arrive pas à la cheville de l’originale, avec une intensité qu’Ariel Pocock est loin d’arriver à reproduire. Dommage! Elle a plus de succès avec sa composition So Long, une petite ballade somme toute bien ficelée.
Nous arrivons dans la portion instrumentale de l’opus : la première est To Be Alone with You, une reprise de Sufjan Stevens, en version jazzy. Si cette version demeure intéressante, on remarque que c’est encore plus efficace dans la piste suivante, Gonzalo’s Melody. Une version de When You Wish Upon a Star s’ensuit, également de façon instrumentale, avant d’en arriver à la dernière composition originale de l’album : Hymn, autre très belle piste. Décidément, Ariel Pocock semble avoir un naturel pour les compos sans paroles. Après cette suite de pistes instrumentales, on conclut avec Go Leave, de Kate McGarrigle. On retrouve ici la voix de la chanteuse pour finir un peu comme on a commencé, sans trop faire de vagues.
Ceci étant dit, il faut dire que la majorité de l’album n’est pas particulièrement mémorable. Les belles voix du jazz ne manquent pas et il faut vraiment que la chanteuse se démarque davantage pour arriver à rester en tête. Il y a de bons moments, oui, mais rien qui montre une évolution fulgurante après Touchstone, paru il y a quand même quatre ans. Il aurait aussi été intéressant d’assumer un album 50/50 chanté/instrumental, chose qui a été fait à moitié ici.
À écouter : Living in Twilight, So Long, Gonzalo’s Melody
7,4/10
Par Olivier Dénommée