Sorti le 14 juin 2012
Le discret groupe montréalais Will Driving West propose un folk «minimaliste» et plutôt sombre, dirigé par le chanteur/guitariste David Ratté. Deux ans après son excellent premier opus The Breakout, WDW revient avec Castles et poursuit dans la même lignée.
Départ en force avec Better Lands, non pas pour l’énergie dans la musique, mais plutôt pour l’intensité émotive qu’elle dégage, en particulier dans la seconde moitié, qui est carrément à donner des frissons. Son build-up suffit pour nous convaincre qu’un autre très bel album nous attend.
On retourne bien vite à la marque de commerce du folk sombre et déprimant avec la bien titrée Painkillers. S’ensuit Walls, où c’est plutôt la belle voix d’Andréa Bélanger qui se fait entendre, sans trop changer le mood de déprime auquel on est habitués. Cela reste un petit changement rafraîchissant qui se prend terriblement bien. Big Blue House, juste après, semble proposer quelques éclaircies, aidées par quelques notes plus légères au piano. À ne pas confondre avec Mrs. Sunshine, qui, malgré son titre, est loin d’être la plus ensoleillée de l’opus!
On a des sentiments mitigés pour Unborn, qui offre une musique lourde (comme d’habitude, quoi) très poignante, mais où la mélodie se veut un peu trop torturée pour être agréable. Normalement, Ratté arrivé à bien concilier les deux éléments, alors c’est un peu une surprise ici. Shooting Black Stars nous le fera vite oublier, une fois de plus avec la voix berçante d’Andréa Bélanger, avant de passer à Pretty Galway où on nous ajoute quelques beaux passages à l’accordéon.
La chanson-titre Castles revient à ce à quoi on s’attend de WDW : une chanson lente et juste assez déprimante. Cette fois, c’est le piano qui domine plutôt que la guitare. Sans trop s’en rendre compte, on passe à Two Birds, juste un peu un peu moins accrocheur. Cela nous mène, enfin, à la conclusion : Invisible / Welcome Home. Après un album peu réjouissant, on tente de relâcher la pression avec un folk légèrement moins déprimant. L’idée est louable, mais une chanson comme Big Blue House aurait probablement mieux fonctionné. De plus, la coupure entre les deux morceaux qui partagent la même piste brise légèrement la magie : une meilleure intégration des deux parties aurait peut-être eu un effet différent?
Il semble évident que Will Driving West a tenté d’expérimenter, à divers degrés, différentes avenues avec son deuxième album. C’est en général très réussi, mais on sent qu’on a eu droit à un petit peu moins de cohésion que sur The Breakout, par exemple. Malgré ce bémol, cela reste un excellent travail de David Ratté et de ses acolytes, qui mènera, un peu plus tard, au chef-d’œuvre Fly.
Il est possible d’écouter cet album sur Bandcamp.
À écouter : Better Lands, Walls, Big Blue House
7,6/10
Par Olivier Dénommée