Sorti le 30 juin 1998
Grosse iconique de la scène métal alternative des années 2000, System of a Down a été formé en 1994 par quatre Arméniens-Américains. La première offrande est l’album homonyme System of a Down, qui a frappé de plein fouet bien des critiques à l’époque et qui est aujourd’hui certifié platine, merci au succès encore plus grand de ses albums suivants. Retour sur l’album avec lequel tout a commencé pour le quatuor.
Suite-Pee nous montre déjà assez bien la couleur du groupe : des énergies très variables, allant du plutôt inoffensif au très agressif, et la voix unique de Serj Tankian. Dans ce premier album, on y en entend des sons qui rappellent la signature d’un autre groupe associé au nu metal, Disturbed. Les deux bands ont d’ailleurs commencé à peu près en même temps, bien que SOAD ait été le premier à lancer un album.
Know y va encore plus intensément que Suite-Pee, ce qui n’est pas pour déplaire. On peut y constater encore plus clairement la ligne vocale du chanteur, et le côté parfois très technique du groupe. Dès Sugar, c’est plutôt le côté parfois humoristique qui se fait entendre avec des passages ludiques qui prennent par surprise. En trois pistes, la signature SOAD est déjà bien établie.
D’autres bonnes pistes se font entendre à travers cet excellent premier effort : Suggestions rentre bien au poste, alors que Spiders fait plutôt appel à une alternance entre douceur et lourdeur. Soil est un autre joyau de nu metal, et Peephole offre quant à elle de belles nuances. Il n’y a à peu près que Darts qui fera sourciller à quelques moments, mais dans l’ensemble, cet opus est très solide et s’écoute très bien en boucle.
Quand on connaît la discographie de System of a Down, on ne peut pas s’empêcher de remarquer que si le registre a été assumé dès le début, le peaufinement n’est véritablement venu que plus tard. Cela donne un produit très brut, mais aussi très réussi, surtout pour un premier album. Même si l’album homonyme ne contient que peu de chansons qui sont restées dans l’imaginaire populaire, il faut admettre qu’il a très bien jeté les bases de ce qui mènera au succès de Toxicity, notamment.
Version deluxe
Une version spéciale inclut quatre pistes tirées du même album, en version live. Il est donc possible d’entendre le public festoyer en écoutant Sugar, War? (une bonne piste de l’album, mais sans plus, surtout face aux chansons les plus évocatrices), Suite-Pee et Know. Comme il n’y a aucune chanson qu’on n’a pas entendue encore, cette version est réservée pour les collectionneurs et possiblement ceux qui ont une certaine nostalgie de l’énergie de SOAD en live (Sugar en spectacle semble particulièrement entraînante, si on se fie à la réponse du public). Sinon, la régulière suffit amplement.
À écouter : Know, Spiders, Peephole // Deluxe : Sugar (live)
7,8/10
Par Olivier Dénommée