Sorti le 20 novembre 2015
La talentueuse Adele s’est fait largement attendre entre la parution de son deuxième opus, 21, et la sortie de 25, son troisième album. Son premier single, Hello, a su déclencher les réactions des fans alors qu’elle fait appel aux services du cinéaste québécois Xavier Dolan pour la réalisation du vidéoclip de la chanson (qui est sublime, d’ailleurs). Parcours d’un disque des plus éclectique.
Hello marque le début du long jeu dans une ambiance que l’on reconnaît assez bien d’Adele, bien qu’un peu plus pop. Sinon, au niveau de l’instrumentation, ça ressemble sensiblement aux arrangements que l’on retrouvait dans son précédent album; on n’est pas trop dépaysé jusque-là. C’est vraiment dans la pièce suivante, Send My Love (To Your New Lover) que l’on sent un retour aux sources avec des rythmes qui rappellent subtilement 19, tout premier album de l’auteure-compositrice-interprète. La mélodie au refrain est particulièrement alléchante et les variantes entre refrains et couplets donne une dynamique intéressante au morceau.
On tombe ensuite sur I Miss You, qui est sans doute le seul raté du disque. Outre une mélodie sans intérêt réel et un abus de reverb qui donne une curieuse allure à la chanson, le refrain répétitif est rapidement lassant voir même agressant. On passe avec joie vers la prochaine piste, beaucoup plus appréciable, When We Were Young. Encore une fois, Adele y va d’un ton plus pop dans une ballade nostalgique romantique qui plaît assez rapidement à la première écoute. Ici, la simplicité est au rendez-vous et on laisse plus de place à la pureté de la voix de la chanteuse sans y ajouter trop d’accompagnements inutiles. Au final, le résultat est très convainquant et on peut facilement y voir une des meilleures pièces de l’opus. Un très joli Remedy suit juste après pour nous bercer doucement.
Water Under the Bridge amène un vent de fraîcheur après plusieurs ballades plus calmes. Sans trop s’énerver, on entend clairement un changement au niveau du ton et l’énergie rythmique est augmentée d’un palier et continuera dans cette même veine le temps de River Lea, qui reste par contre moins intéressante que la piste précédente. Encore beaucoup de répétitions à l’horizon qui, inévitablement, deviendront agaçantes après quelques écoutes.
On entre maintenant dans une section de trois chansons superbement enchaînées. Le tout débute avec Love in the Dark qui se démarque avec son ton plus déterminé, puis se poursuit avec Million Years Ago, définitivement plus résiliente et sage. Souvent comparée (avec raison) à la très connue Hier encore de Charles Aznavour, on y ressasse la nostalgie des jeunes années dans un arrangement épuré avec comme seul accompagnement la guitare. La séquence se clôt avec All I Ask, qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère plus déchirante de Someone Like You, parue dans 21. Si on oublie la très maladroite modulation à la fin de la chanson, on peut vraiment s’accrocher rapidement à la belle mélodie romantique et accrocheuse que nous propose Adele dans cette pièce, qui est déjà l’avant-dernière du long jeu.
My Sweetest Devotion vient clore joliment l’album de la nouvelle maman qui offre ici une unique chanson à son fils, Angelo. On ne peut pas dire que c’est la meilleure pièce de l’album, mais elle reste tout de même très touchante et c’est franchement agréable d’entendre autre chose que des chansons d’amour et de cœurs brisés pour une fois.
Difficile d’égaler les albums précédents, même avec une aussi belle liste de chansons. Notons toutefois qu’Adele sait garder les éléments importants de sa musique malgré les années, et ce, en y apportant de nouvelles couleurs à chaque fois. On espère que malgré ses nombreux problèmes de voix, elle réussira à nous offrir plusieurs autres albums dans l’avenir en continuant d’essayer de nouveaux concepts et idées.
À écouter: Send My Love, When We Were Young, All I Ask
8/10
Par Audrey-Anne Asselin