Sorti le 23 octobre 2003
Malgré ce que son nom pourrait laisser croire, le chanteur d’origine argentine est en fait suédois et c’est dans ce pays qu’il grandit, inspiré des musiques de l’auteur-compositeur-interprète cubain Silvio Rodriguez. Membre de plusieurs groupes au début de sa carrière, ce jeune étudiant au doctorat en biochimie prend plutôt le chemin contraire suite au succès américain de son premier opus, Veneer, que nous approfondirons aujourd’hui.
Maintenant une icône de sa génération en matière de musique indie folk, González entame ce premier disque avec Slow Moves, qui rassemble tout ce qu’il y a de plus normal pour son style : une simple guitare et sa voix timbrée et chaleureuse. La chanson, quant à elle, est plutôt linéaire et douce, ce qui caractérisera l’album entier. C’est un délicat mais bon départ pour l’instant.
Des rythmes latins nous surprennent juste après dans la charmante Remain. Surprenante, oui, dans le sens où le musicien sait comment s’y prendre pour introduire une couleur festive à ses mélodies chantantes mais toujours très sobres. Le mix est parfait et le refrain a de quoi rester en tête.
Après un Lovestain plus énergique, on se glisse furtivement vers Heartbeats, reprise du groupe suédois The Knife. Suffit de s’attarder à la version originale pour apprécier encore plus ce petit bijou (dont on était déjà tombé amoureux avant même de savoir qu’il ne s’agissait pas d’une chanson originale). González se détache complètement de l’ambiance électro pop (qui fait vraiment années 80, même si la chanson est parue en 2003) pour offrir sa réinterprétation toute simple, mais ô combien sentie en version acoustique, avec pour seul accompagnement sa fidèle guitare.
On poursuit toujours en force avec Crosses, une autre belle chanson à ajouter à nos favorites. Légèrement plus relevée, elle est un brin plus chantante que les autres titres et se fait davantage remarquer, placée en milieu d’album. L’interprète s’y délie les doigts avec aisance, offrant un touche supplémentaire à la texture musicale du morceau. Un peu plus loin, All You Deliver amène elle aussi sa part d’intensité à l’accompagnement qui varie les nuances avec brio.
Sinon, à part Hints et Broken Arrows, ça reste du pareil au même et c’est peut-être la seule faiblesse du long jeu en fait : les mêmes éléments reviennent souvent, aussi efficaces soient-ils. C’est certain qu’en ne préconisant qu’un seul instrument d’accompagnement, les possibilités sont limitées, j’en conviens, mais il y aurait place à plus de liberté, particulièrement au niveau des mélodies qui pourraient être parfois plus élaborées.
N’ayant connu qu’un très mince succès lors de sa sortie suédoise en 2003, Veneer n’a atteint sa popularité qu’à sa parution en 2005, deux ans plus tard, partout en Europe et aux États-Unis. Quelque chose me dit que ce genre d’indie folk plaira décidemment plus à un auditeur averti qui saura apprécier les subtilités du jeu guitaristique et de la composition plus sobre que met de l’avant José González. À écouter lors de vos moments de détente et de repos.
À écouter : Remain, Heartbeats, Crosses
7,5/10
Par Audrey-Anne Asselin