Sorti le 2 août 2010
Dans la discographie du groupe montréalais Arcade Fire, The Suburbs est considéré par plusieurs comme un incontournable, étant celui qui a véritablement mis le groupe sur la mappe au niveau mondial. Merci au Grammy, au Brit Award et au Juno qu’il a remportés et aux innombrables mentions parmi les albums de l’année au moment de sa sortie.
C’est la chanson-titre qui démarre l’album : une pièce légère, sympathique et réconfortante musicalement. C’est presque désarmant à quel point c’est simple mais bien exécuté. On peut en fait faire les mêmes compliments pour la piste suivante, la très belle Ready to Start.
Modern Man ose un peu en ajoutant des temps à certaines mesures. On s’y habitue plutôt vite, même si cela rend la chanson, non loin d’une berceuse (façon indie-rock, on s’entend), automatiquement plus cérébrale. Le début d’album est tellement fort que Rococo, qui serait une pièce forte dans n’importe quel album rock, est le maillon faible du premier quart, malgré son côté entraînant qui nous fera apprécier Of Monsters and Men quelques années plus tard.
Oublions l’intro de Empty Room, autrement un autre excellent morceau, très chargé, mais aussi très puissant musicalement. Par contre, City With No Children nous accroche un peu moins, sans nous rebuter; Arcade Fire n’a pas pris beaucoup de risques avec cet album, mais ça lui a très bien réussi, du moins jusqu’ici.
On a droit à une suite : Half Light I, puis Half Light II (No Celebration). La première profite d’un subtil build-up qui devient vraiment intéressant en seconde moitié, alors que la deuxième entre tout de suite au poste, avec une musique rappelant vaguement Depeche Mode. Pas surprenant dans la mesure où ce groupe a été cité comme une des inspiration pour The Suburbs (l’autre étant Neil Young). C’est plus dans Suburban War que l’on entend le côté folk de l’album, qui est par ailleurs très réussi.
Month of May, morceau plus agressif, est un peu l’intrus de la seconde moitié de l’album. Un des rares morceaux où on considère passer à la piste suivante, Wasted Hours, plus folk. Puis on a droit à d’autres solides chansons, comme Deep Blue puis We Used to Wait.
Une autre suite : Sprawl I (Flatland), puis Sprawl II (Mountains Beyond Mountains). Une fois de plus, la première partie manque un peu de mordant, mais la seconde vise juste. L’album se termine ensuite sur la brève The Suburbs (Continued), un fondu où on entend la chanson-titre au ralenti. Bon, vu que c’est Arcade Fire, on n’avait pas le choix d’entendre quelque chose du genre.
Heureux dilemme : l’album est tellement bon pour vrai que plus de la moitié des pistes de l’opus auraient franchement mérité leur place parmi les meilleures à écouter absolument. Disons que l’on comprend mieux pourquoi l’album a absolument tout raflé l’année de sa sortie et la suivante. The Suburbs contient de la belle musique, point. Voilà un album qui peut très bien rivaliser avec le très beau Funeral du même groupe qui, à nos oreilles, semblait si dur à égaler. Un bon coup? Et comment!
À écouter : Ready to Start, Modern Man, Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
8,7/10
Par Olivier Dénommée