Sorti le 8 septembre 2017
Auteur-compositeur-interprète prolifique mais encore méconnu, Rob Lutes s’amuse entre folk, blues et americana. Établi à Montréal, il s’est entouré de plusieurs grands musiciens de ces différentes scènes pour l’accompagner sur son septième (déjà!) album, Walk in the Dark. Décrit comme un voyage dans l’inconnu, cet album fait découvrir à plusieurs un artiste talentueux et très sensible.
On ouvre tout doucement l’album avec A Little Room. La voix feutrée, et un peu familière, de Lutes nous marque immédiatement. On a fini par l’associer à celle d’un autre chanteur montréalais : Adam Karch, autre artiste de folk blues. Après un premier morceau acoustique réussi, quoiqu’un peu générique dans sa forme, Lutes nous offre There’s No Way to Tell You That Tonight, un hommage à John Cotton plus chargé, où on de la batterie, mais aussi l’harmonica de Guy Bélanger.
La progression de Pumping Love nous fait nous imaginer que si les membres des Beatles étaient des bluesmen, une de leur chansons auraient ressemblé à celle-ci. S’ensuit les simples, mais très réussis, I Am the Blues, puis Whistling Past the Graveyard. La chanson-titre Walk in the Dark, à travers la douce mélodie de Rob Lutes, nous berce alors que la musique americana nous fait simultanément taper un peu du pied. Un mélange réussi.
On passe à l’instrumental le temps d’une pièce : Spence est un autre hommage, cette fois au talent de Joseph Spence. C’est somme toute réussi, même s’il semble nous manquer la chaleur de la voix du chanteur! S’ensuit Rocky Mountain Time, une composition de John Prine que Lutes s’approprie très bien ici, avant de s’adoucir avec le folk blues de Bigger.
Après un Rabbit peu mémorable, Rob Lutes propose un Hardest Thing of All plutôt convaincant qui réussit, comme Walk in the Dark, à nous faire taper du pied en fermant les yeux. Les deux pistes suivantes, les dernières de l’opus, même si elles s’écoutent très bien, ne ressortent pas du lot. Soit parce qu’ils sont quelque peu génériques (on n’est pas du tout en terrain inexploré ici), soit parce qu’on les compare avec une première partie d’album beaucoup plus puissante musicalement.
Qu’importe, l’album complet s’écoute très bien, là n’est pas le problème! La cohésion de Walk in the Dark est convaincante et l’album de 42 minutes s’écoutera très bien lors de nos soirées d’automne (ou se mêlera parfaitement à toute liste de bon blues). Tout de même, on s’en veut de ne pas avoir écouté plus tôt ce qu’avait à offrir l’auteur-compositeur. Il faudra remédier à tout cela.
En passant, l’album est aussi disponible sur Bandcamp.
À écouter : There’s No Way to Tell You That Tonight, Walk in the Dark, Hardest Thing of All
7,6/10
Par Olivier Dénommée