Sorti le 13 octobre 2017
Le troisième long jeu du groupe montréalais The Barr Brothers ne pouvait pas passer inaperçu, surtout après deux premiers albums qui retenaient de plus en plus l’attention de la critique, mais aussi du public qui a pris goût à ce folk marqué par des sons de drones. Pourtant, The Queens of the Breakers semble avoir fait un virage plus mature, où les drones se font plus discrets. Sans parler du folk qui est parfois mis de côté dans certaines pistes.
La première piste, Defibrillation, ouvre le tout avec une belle douceur folk, qui perdurera pendant plus de 5 minutes. À cela s’ajoutent quelques harmonies vocales menées par les chanteuses de Lucius, qui complimentent bien la voix chaleureuse et Brad Barr. Look Before It Changes opte par contre pour quelque chose de plus énergique, qui tombera cependant très vite dans l’ombre de Song That I Heard, une des chansons incontournables de l’opus : ce folk intimiste frappe par sa simplicité, puis par ses harmonies vocales appuyées par des cuivres. Un vrai classique en devenir.
Maybe Someday, plus rock, surprendra quant à elle avec un indie-rock bien senti. Impressions similaires pour Kompromat, mais encore plus chargé. On apprécie encore plus le retour à la douceur (avec drones) de You Would Have to Lose Your Mind. Après une pièce-titre Queens of the Breakers réussie sans être incontournable, on passe à It Came to me, qui prend presque des airs des Black Keys. S’ensuit la sympathique Hideous Glorious (en deux parties). Par contre, c’est plutôt la finale Ready for War qu’on retiendra, notamment grâce à la ligne vocale plus convaincante.
Si seulement quelques pistes de l’album ressortent véritablement du lot individuellement, l’ensemble demeure, il faut bien l’admettre, somme toute très efficace. The Barr Brothers conserve une certaine cohésion même en élargissant son registre, et Queens of the Breakers ne manque de rien pour nous mettre dans le mood lors des soirées d’automne qui s’en viennent prochainement. Un très bon album qui s’écoute tout seul. Seul bémol : la harpe de Sarah Pagé qui se fait beaucoup trop discrète à notre goût!
À écouter : Defribrillation, Song That I Heard, Maybe Someday
7,9/10
Par Olivier Dénommée