Christmas in New York – Renée Fleming

Sorti le 3 novembre 2014

Renée Fleming, très reconnue parmi la communauté classique, s’offre un de ces petits plaisirs de la vie que tout artiste se permettra à un moment ou à un autre dans sa carrière : celui d’enregistrer un album de Noël. Sous l’étiquette Universal Music Classical, la soprano se gâte en interprétant plusieurs pièce à saveur hivernale et, non, vous n’y entendrez pas sa voix opératique (ou presque).

Le tout commence d’une bien drôle de façon. S’entourant de plusieurs musiciens et vocalistes de renom, la belle Renée décide de lancer le bal avec Winter Wonderland, pensant mettre en valeur le trompettiste jazz Winton Marsalis qui, vraiment, ne méritait pas d’être placé dans cette très ordinaire reprise. Même la soprano semble malaisée dans plusieurs passages et la voix manque clairement d’agilité. La note finale lancée par Fleming est, quant à elle, le plus gros downer de la chanson. Qu’à cela ne tienne, nous continuons notre écoute, fiers auditeurs que nous sommes.

Ah, soupir de soulagement grâce à la très jolie et surtout réconfortante Have Yourself a Merry Little Christmas. Là, on jase. Accompagnée au chant du talentueux chanteur et acteur Gregory Porter, cette reprise est un charme du début à la fin avec son instrumentation féérique orchestrale, accentuée de couleurs très jazz. On ne se trompe pas trop en poursuivant avec Silver Bells, une pièce que l’on associe d’ordinaire au King, Elvis Presley. On s’éloigne définitivement de celui-ci dans cette version très épurée qui permet d’entendre la voix plus opératique de Renée Fleming, qui partage le micro avec Kelli O’Hara, une habituée de Broadway.

On a l’occasion de découvrir de magnifiques morceaux parmi les titres proposés, dont Merry Christmas, Darling et The Christmas Waltz qui frappent par leur mélodie romantique et douce. Alors que la première nous permet d’entendre le trompettiste américain Chris Botti, la deuxième y va d’une instrumentation très sobre mettant davantage la guitare en avant-plan, en plus du piano qui accompagne la voix magnifiquement. L’absence de cuivres est appréciée et permet un moment d’apaisement. Snowbound ne fait pas exception parmi ces pièces très agréables à écouter et ça fait franchement plaisir de retrouver Kurt Elling, chanteur jazz à la voix suave et enivrante. Les deux chanteurs font une superbe paire dans cette chanson qui est, par contre, un peu longue avec ses 6min28.

Coup de cœur ensuite pour In The Bleak Midwinter, mettant en vedette Rufus Wainwright. C’est d’ailleurs celui-ci qui entame la chanson et donne la réplique à une Renée Fleming un peu plus classique. Le contraste est réussit et les deux voix se marient à merveille pour cette chanson délicate et simple avec son accompagnement de type acoustique. Il faudra se rendre à la toute fin pour rencontrer un autre immanquable de l’opus, Still, Still, Still. Kurt Elling nous revient le temps de cette ballade jazzy toute en finesse qui vient clore le long jeu dans une ambiance légère qui frôle la magie. Même si quelques lignes ne sont pas parfaitement synchronisées entre les deux interprètes, ce n’est définitivement pas assez pour nous désenchanter.

Voilà, une belle découverte pour le temps des fêtes. Si on enlève les classiques de Noël un peu trop quétaines (Winter Wonderland et Sleigh Ride), on tient en main un délicieux album, original et réconfortant. Vous ne connaissez pas Renée Fleming? Ne vous laissez pas berner en croyant devoir écouter de l’opéra et entrez plutôt dans une superbe ambiance jazz qui vous remplira le cœur de joie (oui, je vous jure!).

À écouter : Have Yourself a Merry Little Christmas, In The Bleak Midwinter, Still, Still, Still

7,8/10

Par Audrey-Anne Asselin

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