Comme une odeur de déclin – Maude Audet

Sorti le 29 septembre 2017

Mine de rien, le nouvel album de Maude Audet paru au début de l’automne est considéré par plusieurs comme un grand précédent dans l’industrie de la musique québécoise : ce serait le tout premier album d’une Québécoise réalisé par… une autre femme! Et pas n’importe laquelle, parce que c’est à Ariane Moffatt qu’on a fait appel. Pourtant, Comme une odeur de déclin n’est pas nécessairement un album qui lance un lourd message féministe. Il est tout simplement, un excellent album folk rock de 2017.

La première chose que l’on remarque en écoutant Gallaway Road, première chanson de l’opus, c’est la belle voix de Maude Audet, envoûtante à souhait. La seconde, c’est la qualité des arrangements. Puissants sans être surchargés, et laissant bien assez de place pour la chanteuse. On ira encore davantage dans la douceur avec Nos lèvres retournées, juste après. Et que dire de son refrain, particulièrement fort! Faut dire que les refrains sont presque tous des incontournables ici, finement construits et mettant bien en valeur toutes les qualités de Maude Audet.

Il pleut, la fantomatique et incontournable Dans le ruisseau (où on peut entendre la voix d’Antoine Corriveau),  Leo… toutes ont pas mal les mêmes forces mélodiques qui restent en tête et qui se savourent toujours après quelques (voire plusieurs) écoutes. Mention à l’interlude instrumentale Dépeuplée, qui n’est pas sans rappeler Agnes Obel. Elle est suivie d’un autre petit bijou de l’album, Il fera bleu.

Après des chansons aussi fortes tout en demeurant en simplicité, Vieille photo et Mirage paraissent presque surchargées. Elles ne le sont pourtant pas beaucoup plus que Gallaway Road. Question de blend avec les autres chansons, en fait. Comme on arrive à la fin, on suppose que Maude Audet voulait terminer avec davantage de punch? Peut-être créer un momentum oui, mais elle a quand même choisi de terminer avec La montagne, le joyau final où sa voix se perd dans la réverbération, aux côtés des très belles lignes de cordes.

L’album est bref, à peine 32 minutes, mais il est drôlement bien ficelé. Rien n’est de trop, et tout a été soigneusement calculé. On doute que cette réalisation féminine ait eu un impact particulier sur l’approche adoptée par l’auteure-compositrice-interprète, si ce n’est que de prouver que ça ne sera pas nécessairement moins bon que de faire appel à un homme. Plus on l’écoute, et plus on se dit qu’on a devant nous un des albums québécois de 2017, un album fort qui sera bon longtemps. Chapeau à Maude Audet et à son équipe!

L’album est notamment dispo sur Bandcamp.

À écouter : Nos lèvres retournées, Dans le ruisseau, La montagne

8,4/10

Par Olivier Dénommée

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