Sorti le 25 août 2017
Le quatrième album du groupe indie rock The War on Drugs a reçu un accueil très chaleureux de la part de la critique à sa sortie. Le fait que la moitié de l’album ait passé à la radio semble également indiquer un certain succès commercial. Bref, on ne peut pas vraiment finir 2017 sans se pencher sur l’album A Deeper Understanding.
On a affaire ici à un album plutôt long – 66 minutes – surtout qu’on ne compte que 10 pistes. Leur longueur permet de bien installer les thèmes et de bien créer les différents build-up. Faut dire que c’est plutôt réussi sur plusieurs chansons!
Commençons par Up All Night : une ligne de claviers répétée sert de base à la chanson, à laquelle s’ajoutent les autres instruments, et la voix envoûtante de Adam Granduciel. On y a droit aussi à une longue portion instrumentale où sa guitare se gâte dans un sympathique solo aux tendances psychédéliques. Bref, le ton est donné, et si vous n’aimez pas du tout la chanson, les chances sont bonnes pour que le reste de l’album ne vous parle pas beaucoup plus.
Ensuite, Pain nous transportera vers le côté plus Americana du groupe, avec une approche vocale qui n’est pas sans rappeler Bryan Adams. Rien de neuf, mais ça fonctionne! Le seul hic, c’est qu’on finit rapidement par se répéter dans la formule d’une chanson à l’autre, et on sentira qu’on manque déjà d’inspiration pour Holding On. Heureusement, Strangest Thing change un peu le mood avec sa beauté et son sens de la mélodie mémorables. Knocked Down, aussi dans un registre lent, fait revenir le côté «Bryan Adams» de la voix du chanteur. Cela dit, c’est moins efficace dans un slow que dans Pain.
Puis on ajoute de l’harmonica dans l’énergique Nothing to Find, un apport intéressant qui change du solo de guitare, presque systématique d’une chanson à l’autre. Par contre, Thinking of a Place nous laisse tiède : elle est loin d’être assez forte pour nous convaincre que sa longueur de 11 minutes était justifiée! Ironiquement, c’est la toute première chanson à avoir été présentée comme extrait. Après cette chanson interminable, In Chains finit par redémarrer l’album, mais seulement vers la seconde moitié de la chanson. Trop peu trop tard, a-t-on l’impression. Il manque aussi un petit quelque chose dans Clean Living et dans You Don’t Have to Go, qui laissent l’impression que si l’album commençait plutôt bien malgré une formule prévisible, elle finit à plat. L’effet Thinking of a Place est peut-être plus puissant que ce qu’on pouvait s’imaginer.
Oui, nous sommes critiques envers cet album, mais quand on nous propose plus d’une heure de musique, on se doit de se questionner : est-ce qu’on aurait pu en retrancher 15 ou 20 pour rendre le tout encore plus punché? À notre avis la réponse est oui, sans hésiter. Ceci étant dit, l’album A Deeper Understanding est loin d’être horrible à écouter. On finira juste par oublier rapidement les morceaux répétitifs ou qui ont manqué d’inspiration, tout simplement.
À écouter : Pain, Strangest Thing, Nothing to Find
7,4/10
Par Olivier Dénommée