Pianolitudes – Martin Lizotte

Sorti le 28 janvier 2014

Véritable «mercenaire musical», le pianiste Martin Lizotte a joué pour à peu près tout le monde au Québec. Il s’est lancé début 2014 dans un premier album en solo, quelque part entre le jazz et le classique. Voici Pianolitudes, première offrande d’une quarantaine de minutes.

L’album démarre, tout doucement, avec Yogi. Le pianiste y va dans la simplicité, ajoutant quelques textures par-ci par-là durant cette subtile pièce de près de 6 minutes. Cirque et vie, juste après, bouge toutefois un peu plus, ce qui ne fait pas de mal. Remarquons un certain concept avec la suivante, Fil-de-fériste, qui nous donne effectivement l’impression d’entendre le thème d’un funambule en pleine exécution. Pièce très réussie, il faut admettre! S’ensuit Imago, au build-up aussi intéressant malgré certains passages plus tendus.

Friction de l’âme et Narval explorent quant à elles leur côté «aquatique». Même si l’effet est loin d’être neuf, il demeure réussi, et Narval, du haut de ses 6 minutes, se permet quelques audaces musicales au passage. Serpent à plumes, ensuite, propose les sonorités les plus étranges de l’opus. On ne sait pas trop si on se situe dans un univers baroque ou bien dans le futur.

Après cette pièce, Lizotte retourne aussitôt dans ses pantoufles et n’offrira pas de compo aussi marquante. Mentionnons tout de même le sens de la mélodie de Éolie, avant-dernière piste de l’album.

On termine cet album un peu divertis, mais, sauf exception, sans grandes émotions, ce qui est pourtant la norme pour les bons albums au piano. Lizotte est un excellent musicien et compositeur, mais s’est contenté de créer des thèmes, sans véritablement les associer à des émotions qui attacheront l’auditoire à son œuvre. Avançons dans le temps et comparons Pianolitudes avec Ubiquité (2017) du même artiste : le second est enfin parvenu à venir chercher nos sentiments et donne franchement envie d’être réécouté, ce qui n’est pas tout à fait le cas dans le cas présent. Cela reste un beau terrain de jeu et un bon premier pas en solo, mais sans plus.

À écouter : Fil-de-fériste, Imago, Narval

7,2/10

Par Olivier Dénommée

 

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