Sorti en 2005
Ce groupe qui se fait dorénavant appeler Valaire a fait ses débuts en 2004 à Sherbrooke sous le nom de Misteur Valaire. Son tout premier album, Mr. Brian, permet de (re)découvrir les influences jazz du groupe avant qu’il ne passe véritablement dans le camp électro.
D’une trentaine de minutes seulement, l’album démarre discrètement sur une Intro aux allures de jazz scandinave qui se précise sur L’homme âge à touts ce qu’il faut pour réussir. Titre étrange, mais musique sympathique qui montre déjà le talent et surtout la solide formation jazz des membres de Valaire. La «chanson»-titre Mr. Brian s’ensuit, et on reconnaît immédiatement le côté éclaté des gars : la musique signée est résolument jazz moderne, mais l’attention est détournée par les interventions vocales qui parlent de Mr. Brian, du souvenir qu’on avait de lui, et d’anecdotes de croquages d’orteils. C’est encore plus étrange à écouter qu’à expliquer, alors gâtez-vous!
De retour à quelque chose de plus conventionnel, Intro à la pièce no. 1 (qui dure 4 minutes, en passant) fait entendre le côté plus doux de la musique de Valaire, suivi de Le track, qui donne un avant-goût de la direction plus électro que le groupe prendra plus tôt que tard. Macloune y va, quant à elle, d’une intro plus mystérieuse qui se transforme finalement en jazz rythmé très réussi. La fin de l’opus est consacrée à Sous les néons en deux parties, qui semble faire un mélange de tout ce qui a été entendu à travers l’album. Sous les néons, Part. 2 marque particulièrement avec son esprit très hip-hop, qui ne laisse aucun doute sur les prétentions urbaines du groupe depuis installé à Montréal.
Pour son premier effort, Valaire a misé sur la variété, ce qui n’est pas mauvais pour un groupe qui tient justement à ne pas se cantonner à un seul registre. Tout de même, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’est énormément éloigné de ses origines au fil des albums, mais si ça lui a permis de connaître le succès, comment blâmer les gars? Tout de même, chapeau pour cet album qui a certainement mis à puce à l’oreille de certains qui ont tout de suite entendu que ce serait un band à surveiller.
Mention sur la pochette : sur Bandcamp, par exemple, on a encore droit à la pochette originale, sous le nom de Misteur Valaire, mais si vous allez sur les sites de streaming, le Misteur a été effacé. Ceci étant dit, nous avons tout de même utilisé la «vieille» pochette, plus facile d’accès en haute résolution que la version modifiée.
L’album peut entre autres être entendu sur Bandcamp.
À écouter : L’homme âge à touts ce qu’il faut pour réussir, Intro à la pièce no. 1, Macloune
7,7/10
Par Olivier Dénommée