Sorti le 19 janvier 2018
L’Ontarien Afie Jurvanen, plus connu sous le nom de Bahamas, surprend toujours avec sa musique folk aux accents indie allant dans un peu tous les sens. Pour son quatrième album, Earthtones, il a exploré son petit côté funky et urbain.
Musicalement, Alone démarre lentement, mais vocalement, Bahamas se lance dans quelques envolées laissant croire qu’il est prêt à nous surprendre. L’ajout des choristes vers la fin donne une petite touche gospel au tout. Le côté funky se confirme ensuite avec Opening Act (The Shooby Dooby Song), avec des accents même plus RnB dans No Wrong.
Mais c’est dans Show Me Naomi que l’on s’active un peu, pour le plaisir de nos oreilles. On tente quelque chose de similaire, mais avec des backvocals presque harcelants, dans No Expectations. Qu’importe, la suivante vole immédiatement le vedette : Way with Words offre du Bahamas à son meilleur avec son petit folk simple mais bien ficelé.
Par contre, oublions Bad Boys Need Love Too, qui tente un passage au rap, loin d’être un saut naturel pour Bahamas. Cela ne dure heureusement qu’une chanson, et on retourne au Bahamas du début de l’opus dans Everything to Everyone, puis dans So Free. Notons quand même quelques longueurs dans So Free, qui s’explique notamment par sa durée de 7 minutes pour aucune raison particulière. No Depression poursuit dans la même lignée et Any Place vient clore l’album avec un morceau extrêmement lent et où le chanteur va dans le registre le plus grave possible. Drôle de choix pour une fin d’album!
Bahamas semble toujours avoir été un musicien de contraire : son vrai nom, très nordique, tranche avec son nom de scène tropical, et ses prétentions funk clashent avec sa tendance à composer des morceaux folk très lents. Même la pochette et le titre laissent imaginer un retour à un son plus roots… Et pourtant, c’est un peu ce qui nous plaît chez lui, de savoir qu’il peut aller aux extrêmes, tout en les assumant parfaitement. Ceci étant dit, certaines portions de l’album Earthtones sont plus réussies que d’autres. On aime son audace, mais admettons que si on a connu (et aimé) Bahamas dans son précédent album, ses incursions trop RnB n’arriveront pas à détrôner ses chansons plus confortables.
À écouter : Show Me Naomi, Way with Words, Everything to Everyone
7,4/10
Par Olivier Dénommée