Holly – Holly Cole

Sort le 9 février 2018

La chanteuse Holly Cole demeure une des belles voix jazz canadiennes, même si elle espace de plus en plus chacune de ses sorties en studio. Elle lance enfin une suite à son opus Night, paru en 2012 : un album de 11 chansons simplement intitulé Holly.

La simplicité de ce titre accompagne aussi la simplicité des chansons choisies, ne s’éloignant pas trop du registre jazz dans lequel Cole est confortable : c’est le standard I’m Beginning to See the Light qui lance l’album, avec douceur et sensualité, suivi d’une version moderne de Your Mind Is on Vacation (Mose Allison). Cela n’a pas le mordant ni l’audace de l’artiste original, mais cela colle somme toute bien à la chanteuse. Ses accompagnateurs offrent d’ailleurs une performance assez solide ici, surtout en fin de chanson.

Holly Cole se lance ensuite dans un duo avec le chanteur et tromboniste Wycliffe Gordon sur I Was Doing All Right (Gershwin), qui met drôlement bien les voix en valeur. S’ensuit le «standardissime» It Could Happen to You, qui n’ajoute malheureusement rien par rapport aux autres versions. On peut dire sensiblement la même chose pour Ain’t That a Kick in the Head (popularisée par Dean Martin dans une version plus accrocheuse et moins forcée). Cependant, le standard Teach Me Tonight entre dans la catégorie des succès de l’album. La relecture de We’ve Got a World That Swings se prend aussi plutôt bien même si on ne bouscule pas les conventions.

La reprise de They Can’t Take That Away From Me n’est pas mauvaise, mais on a tellement entendu d’autres versions plus vivantes que celle-ci que cela lui fait vite ombrage. Opter pour les versions plus lentes n’est pas toujours une solution, avec, parmi les exceptions, Everybody Loves Somebody, franchement réussie. S’ensuit un second duo, plutôt réussi mais plus forcé dans les arrangements, avec Gordon sur I Could Write a Book. Cela nous mène à la finale Lazy Afternoon (du musical The Golden Apple), un morceau très lent et en quelque sorte l’intru de l’album de par ses arrangements et son énergie qui n’ont rien à voir avec l’ensemble. Drôle de choix pour une conclusion!

Malgré nos réserves, rendons à César ce qui appartient à César : l’album s’écoute très bien du début à la fin, et son énergie langoureuse semble être au cœur de la plupart des version enregistrées. Cela reste un smooth jazz avec peu de surprises majeures, autant au niveau du répertoire que des arrangements, ce qui peut en déranger certains dans la mesure où la plupart des chansons ont déjà été surexploitées, parce que le dernier album de Holly Cole remonte à, rappelons-le, 2012, et parce qu’elle a une réputation de sortir davantage des sentiers battus que ça. Or, ici, à quelques exceptions près, on s’installe confortablement dans nos pantoufles. En ce sens, l’album sera une valeur sûre, surtout pour la Saint-Valentin…

À écouter : I Was Doing All Right, We’ve Got a World That Swings, Everybody Loves Somebody

7,2/10

Par Olivier Dénommée

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