STOCKHOLM – Jay Scott X Smitty Bacalley

Sorti le 7 mars 2017

En pleine floraison depuis quelques années, le rap québécois attire de nouveaux artistes qui tentent de transmettre leur message à travers leur flow et leurs beats. Un duo de rappeurs composé de Jay Scott et de Smitty Bacalley s’est formé et a lancé un premier album, STOCKHOLM, en 2017.

Northland Park nous introduit à l’opus en nous laissant entendre un rap québ’ comme on en voit de plus en plus, avec quelques mots anglais par-ci par-là, et surtout un refrain aux tendances pop avec de l’autotune au menu. Le thème d’un trailer park à Northland Park, assumé particulièrement dans le refrain, est plutôt récurent à travers l’album. S’ensuit déjà un interlude, Richard St-Onges, qui crée une émission de la station de radio de Northland, avant de passer à Driveway, qui ramène les rappeurs dans leur enfance où ils ne dépassaient jamais la ligne du stationnement de leur cour. La chanson est intéressante, mais la fin laisse mitigé.

Deuxième interlude en quatre pistes, Chris Labouille nous rappelle la voix du King des ados de Réal Béland, mais sans apporter plus. Passons à Winnebago, qui reprend quant à lui le cliché du «I got 99 problems» dans le refrain, mais aussi des références à d’autres chansons, dont Driveway. Trailer, juste après, mentionne Northland Park et parle (encore) du parc de maison mobiles.

Fish on the Wall change un peu de registre, mais pas nécessairement pour le mieux. Le hook consiste à répéter «shut the fuck up» avec ce qui semble être de miaulements en arrière-plan. À oublier. En revanche, SOFT offre des idées plus intéressantes, mais aussi quelques passages qui valent le détour. Un peu trop d’effets sonores à notre goût, mais on assume ce qu’on fait ou on ne l’assume pas.

Petite mention à Love Letter pour quelques passages bien sentis, même si la chanson peine à sortir du lot. Nuage vole la vedette de par son côté plus agressif, surtout au début. On va encore plus loin avec Quad Bike, avec son refrain qui tombe dans le registre agressant. C’est bon une fois, mais on finira par passer la chanson si on l’écoute trop et qu’on n’est pas dans le bon état d’esprit. On laisse le mot de la fin à SKUUUUUUUUUUUUUUU (on a compté, il y a 15 U), morceau combinant des portions très ambiantes, des portions rappées, et même des semblants d’interludes. Tout y est dans un seule piste de 5 minutes, mais on ne peut pas dire que cela conclut l’album avec force.

À la fin de cet album de 38 minutes, on se pose la question : oui, mais quel est le rapport avec Stockholm si on parle de d’un trailer park à Northland Park dans l’essentiel de l’opus? On suppose qu’on peut comparer ce lieu à une prison, ce qui explique le «syndrome de Stockholm» où certains prennent goût à vivre dans ces conditions dans lesquels ils sont pris. Vu sous cet angle, la cohésion de l’album est vraiment excellente et sa ligne directrice est bien plus assumée que dans la plupart des albums que l’on voit passer de nos jours. Dommage, le fait que ce concept soit livré dans un album hip-hop en rebutera plusieurs, d’autant plus que toutes les chansons ne sont pas si accessibles pour un grand public. Cela donne quand même espoir pour la suite du duo, s’il désire continuer à peaufiner sa musique.

Cet album est notamment sur Bandcamp.

À écouter : Driveway, Trailer, SOFT

7,3/10

Par Olivier Dénommée

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