Sorti le 27 octobre 2017
Le projet Totem Tabou, lancé en 2012, est né dans l’imaginaire du multi-instrumentiste Christian St-Pierre. Et cinq ans plus tard, on peine toujours à mettre un genre précis sur ce que le groupe crée. Art rock et weird pop semblent être le compromis le plus souvent utilisé pour le moment pour décrire cette musique. Le EP Poiesis, paru en 2017, confirme une fois de plus l’univers éclaté de Totem Tabou.
La chanson-titre Poiesis nous plonge tout de suite dans le bain : une musique chargée, un peu répétitive, mais justifiée par un build-up tout de même intéressant. La voix, elle, se fait plutôt discrète dans le mix. On chante en français, mais on ne comprendra franchement pas beaucoup de mots : Christian St-Pierre est un bon musicien, mais pas un si grand chanteur, et s’assure pour se faire discret sur ce plan. Justement, quand on l’entend plus, comme dans Sourire en saignant du nez, ça a des résultats plus mitigés, comme on perd les bonnes idées musicales qu’on perd entre les portions plus expérimentales. Autre bémol : le début de la piste donne presque l’impression que l’on reprend la précédente, en plus rapide.
On revient à la case départ avec Vestiges ordinaires en terme de tempo et de mixage, mais on va ailleurs dans l’ambiance. Il y a quelque chose de subtilement exotique dans la chanson, qui n’est pas pour déplaire. La suivante, Dérive, et une des plus directes du mini-album, mais aussi une des plus accessibles et des plus réussies.
Dans Le masque, on retient surtout le riff musical, répétitif, mais fort réussi. Elle laisse place à la finale, la planante Le bout du fil. La voix, qu’on n’entend toutefois qu’au début, y est à son meilleur, et la longue portion instrumentale qui mène à la conclusion est efficace. La chanson n’est pas si notable en soit, mais dans le contexte, elle se prend bien.
Que retient-on de ce EP de 20 minutes? On va dans un peu toutes les directions tout en gardant une certaine cohésion. C’est réussi et ça nous amène ailleurs que ce à quoi on a l’habitude. Ceci étant dit, on se demande si le projet ne pourrait pas aller plus loin en faisant plutôt de l’instrumental, d’autant plus que la voix et les paroles sont au second plan.
À écouter : Vestiges ordinaires, Dérives
7,2/10
Par Olivier Dénommée