Sort le 23 mars 2018
En 2016 paraissait le premier album solo de Simon Kingsbury, qui avait fait ses premières armes avec Lac Estion. Pêcher rien proposait des ambiances sommes toutes réussies, même si on avait été plutôt critiques quant au manque de variété qu’on avait noté. Kingsbury revient deux ans plus tard avec Plaza, album plus spontané, mais où on reconnaît le parcours et les influences de l’auteur-compositeur-interprète.
C’est avec discrétion que l’album démarre : Tout est beau offre une musique et une mélodie intéressantes et des arrangements réussis, mais rien qui nous saute particulièrement aux oreilles. Même après plusieurs écoutes, la chanson peine à rester en tête. Par contre, Plus sharp qu’un patin nous renvoie des flashbacks de Chandail, du précédent album, surtout au niveau de la mélodie. C’est une bonne chanson, mais quand on connaît l’autre album, cela peut nous déconcentrer un tantinet. Tranquille, quant à elle, parvient à sortir du lot, surtout grâce à son build-up bien orchestré qui ne perd pas de temps. On réussit un autre bon coup avec J’t’aime pareil, qui oppose des portions minimalistes et d’autres plus punchées et chargées. Dommage, on a seulement l’impression que la chanson ne dure pas assez longtemps!
La sympathique Sophie fait du bien aux oreilles, et devrait se retrouver dans toute bonne playlist printanière. Il semble que ce soit sa légèreté qui la rend bonne, parce que Jeau juste après utilise une formule similaire, mais plus rapide et plus chargée, mais avec des résultats beaucoup moins convaincants à nos oreilles.
S’ensuit le single Tuer la bête. Un peu comme Sophie, il y a une légèreté dans les arrangements, qui laissent la place à la voix de Kingsbury qui offre des mélodies parmi les plus réussies de l’opus. Tout est dans le dosage et il semble qu’on ait atteint un bel équilibre ici. Le double tranchant avec une bonne chanson, c’est qu’elle fait ombrage à ce qui l’entoure. Dans l’corridor tombe en effet dans son ombre. Même la finale, la chanson-titre Plaza, n’arrive pas à se démarquer; au contraire, son mix fait en sorte qu’on ne distingue pas grand-chose, autant vocalement que musicalement.
Règle générale, les chansons de l’album sont réussies. Rares sont celles qui sortent véritablement du lot, mais aucune n’est mauvaise en soi et ne donnera envie d’être sautée automatiquement. Ce qui joue pour beaucoup ici, ce sont les arrangements. Certains mettent mieux le chanteur en valeur que d’autres, et c’est peut-être un détail qu’on voudra prendre en considération d’ici une prochaine sortie, car sans chansons-phares fortes, il lui sera difficile de «hooker» un nouveau public. Ceci étant dit, on s’imagine parfaitement que l’album en live doit prendre une toute autre dimension! Mais ça, ce serait le sujet d’une autre critique!
À écouter : Tranquille, Sophie, Tuer la bête
7,3/10
Par Olivier Dénommée