Sorti le 27 septembre 2005
Le groupe canadien Metric a vite monté les échelons de la popularité après son premier album, Old World Underground, Where Are You Now?, paru deux ans plus tôt. Cela s’est vite confirmé avec la sortie de Live It Out, qui s’est vite taillé une place de choix dans plusieurs listes de nominations et de meilleurs albums de l’année 2005.
La première piste, Empty, est très particulière. Elle sert à la fois de longue introduction (deux minutes sont nécessaires avant de vraiment commencer!) et d’extrait tardif, lancé dans les radios en 2007 seulement. Même lorsque la chanson démarre vraiment, on a droit à des paroles répétées, à des lignes de guitare parfois confuses (ou à tout le moins confusantes!), pour mieux retourner à l’énergie du tout début à la fin de la chanson. Bref, Empty porte mal son nom en ce sens, mais s’écoute un peu mieux qu’elle ne s’explique.
La bonne nouvelle, c’est qu’aucune autre piste ne flirtera avec les 6 minutes comme Empty. On entendra pourtant encore des clins d’œil à cette pièce un peu partout dans l’album, comme dans Glass Ceiling qui semble reprendre des inspirations similaires dans les lignes de guitare. On finit toutefois par s’en éloigner avec Handshakes, morceau plus énergique et léger, malgré la mélodie toujours un peu tragique d’Emily Haines (ça fait aussi partie de l’expérience, après tout). Le maillon faible est ironiquement le refrain, intéressant sur le coup, mais dont on se lassera très vite! Too Little Too Late, quant à elle, offre une dualité entre une chanson indie rock douce qui n’a pas envie de lever et un refrain irrésistiblement énergique et franchement mémorable.
S’ensuivent les deux principaux singles de l’album : Poster of a Girl et Monster Hospital. Dans le cas de Poster of a Girl, elle marque pour son usage du cliché «chuchoter des choses en français alors qu’on est un groupe anglo» sur une musique somme toute très groovy. Pour ce qui est de Monster Hospital, on sent le côté très politisé de Metric, dénonçant la guerre et, du même coup, ses conséquences comme les chocs post-traumatiques. On a aussi la vague impression d’entendre les influences d’un autre groupe où la chanteuse s’implique, Broken Social Scene. Le refrain reste aussi drôlement en tête. Patriarch on a Vespa, qui vient juste après, reste aussi en tête pour quelques bons riffs et sa lourdeur pas tout à fait assumée, mais bel et bien présente tout au long de la piste.
Cela tranche avec The Police and the Private, morceau axé, au contraire, sur des synthés légers et la voix de Haines. C’est aussi la chanson la plus new wave de l’album, nous rappelant que derrière le indie rock se cache toujours ce petit fond. Notre bémol : la pièce aurait parfaitement peu perdre son inutile minute finale, et ça aurait été très bien ainsi. Ending Start nous offre ensuite une musique envoûtante, quoiqu’un peu lente, nous menant tout doucement à la finale, la chanson-titre Live It Out. Après une intro lente, on a heureusement droit à quelque chose de plus grouillant qui termine le tout sur une meilleure note.
Ce deuxième album de Metric nous met devant un groupe qui a de bonnes idées à proposer, mais qui n’ose pas encore les assumer à 100% dans son désir de rester un groupe indie. Rares sont les chansons que l’on apprécie pleinement, mais aussi rares sont celles que l’on déteste du début à la fin. Cette relation amour-haine a pourtant connu un bon succès auprès du public et de plusieurs critiques, signe que ça a quand même atteint sa cible malgré tout!
À écouter : Too Little Too Late, The Police and the Private, Live It Out
7,2/10
Par Olivier Dénommée