Can’t Wake Up – Shakey Graves

Sorti le 4 mai 2018

Le Texan Alejandro Rose-Garcia, alias Shakey Graves, est classé parmi les musiciens d’americana et a été plutôt prolifique depuis ses débuts. Il a tout de même pris trois ans après Nobody’s Fool avant de lancer Can’t Wake Up, considéré comme son album le plus ambitieux et chargé. S’il faut assez souvent prendre cette affirmation avec un grain de sel – aucun artiste ne dira que son nouvel album est moins bon que ses précédents – il faut avouer que cet opus de 13 pistes est assez surprenant dans les directions qu’il prend.

Il y a quelque chose de très planant qu’on entend, et qu’on apprécie, dans Counting Sheep. L’approche des harmonies est aussi intéressante, pas tout à fait précises pour créer un sentiment qu’on entend des voix dans notre tête. L’effet n’est pas très prononcé dans cette piste, mais il le sera davantage plus loin.

Une fois qu’on s’accoutume à l’énergie de la première chanson, on se sent prêt pour la suite, pourtant assez différente. Kids These Days est un peu plus conventionnel (pour du indie rock, en tout cas) et Climb on the Cross offre des teintes rétro qui donneront envie de taper du pied. C’est aussi là que la voix, à l’unisson, tentera de créer un drôle d’effet, mais si on n’y porte pas attention, plusieurs ne s’en rendront même pas compte!

Plus l’album avance, et plus les chansons deviennent chargées et complexes. Si on trouve que Dining Alone est une chanson inégale, c’est encore plus évident dans My Neighbor. On chérit drôlement le retour à la douceur avec Excuses, même si elle ne dure pas longtemps pour laisser place à un build-up plus rock.

De retour au indie rock «classique», la dansante Cops and Robbers arrive à point, suivie de la sympathique mais chargée Mansion Door. Aibohphobia surprend ensuite avec un morceau folk rétro qui tranche un peu avec le reste de l’album, du moins dans la première moitié avant de se lancer dans un gros rock percussif. Big Bad Wolf, Back Seat Driver et Foot of Your Bed retournent ensuite dans la discrétion. Cela nous mène à la finale Tin Man, morceau simple qui termine l’album sans autres bouleversements.

Bon. Après ces montagnes russes, que retenir de l’album Can’t Wake Up? On a l’impression que Shakey Graves voulait un album tellement chargé qu’il faut l’écouter à plusieurs reprises pour arriver à cerner l’essence de ce qu’il propose. En fait, sa ligne directrice reste assez difficile à suivre même après de nombreuses écoutes. On remarque surtout une escalade de la complexité en milieu d’album, avant de redescendre à un niveau plus «grand public» aux extrémités. Le concept n’est pas mauvais, mais on a l’impression que le milieu d’album en rebutera plusieurs, surtout ceux qui s’attendaient à un album d’americana.

Notre première impression, après une écoute intensive d’une journée, c’est que le concept était peut-être trop audacieux pour ce qu’on était prêts à entendre. Après, de toute façon, c’est le temps qui est le véritable juge de ce genre d’album qui contient, rappelons-le plusieurs très bonnes pistes, essentiellement au début et à la fin de l’ambitieux album de 52 minutes.

L’album est dispo sur Bandcamp.

À écouter : Kids These Days, Big Bad Wolf, Back Seat Driver

7,1/10

Par Olivier Dénommée

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