Sorti le 8 avril 1991
Originaire de Bristol, le groupe Massive Attack a été avec d’autres artistes le précurseur du trip hop, ce sous-genre popularisé dans les années 1990 et mélangeant des éléments de musique électro et hip-hop ou RnB, entre autres. Le tout premier opus du groupe, Blue Lines paru en 1991, est d’ailleurs considéré par plusieurs comme le tout premier album de trip hop au monde, avant même que le terme soit créé, trois ans plus tard. Voyons s’il a aussi bien vieilli que ce genre qu’il a contribué à populariser.
Deux choses sautent aux oreilles dans Safe from Harm, première piste de l’album : la ligne de basse insistante mais efficace, et la ligne vocale de Shara Nelson qu’on entendra à quelques reprises à travers l’album. À cela s’ajoute le rap de Daddy G, ajoutant l’élément hip hop à l’enregistrement. Malgré la longueur de la pièce, on sent que Safe from Harm est nécessaire pour bien mettre la table pour la suite. La chanteuse se fera entendre de nouveau en seconde moitié de chanson avec l’incontournable Unfinished Sympathy, groovy à souhait, puis avec Lately.
One Love nous introduit à un autre chanteur invité, Horace Andy. Il n’aura toutefois pas le même impact que Nelson, ni même Tony Bryan qui brillera dans Be Thankful for What You’ve Got, ce qui fait que la magie n’est pas aussi au rendez-vous que la précédente chanson. D’autres misent davantage sur le côté hip-hop, comme la chanson-titre Blue Lines avec la collaboration de Tricky (un autre des pionniers du trip hop) ou encore Five Man Army et Daydreaming, chargé de références à d’autres chansons populaires. Et finalement, en fin d’album, Horace Andy fait un retour plus convaincant avec Hymn of the Big Wheel, pour une finale réussie, mais sans détrôner les meilleures chansons de l’album.
À sa sortie, l’album Blue Lines a été largement encensé par la critique, y voyant un son nouveau et audacieux. Il est vrai que bien que le hip-hop soit très représenté dans l’opus, on reconnait des éléments qui sont par la suite devenus une norme dans le registre trip hop que le groupe a réussi à forger malgré lui. Pour la nostalgie, c’est un album incontournable, rien de moins. Mieux encore : une version remasterisée a vu le jour en 2012, rafraîchissant l’album. Après, est-ce que l’ensemble a bien vieilli? Dans la plupart des cas, oui, mais on ne sent pas que Blue Lines est particulièrement un album fait pour être écouté en boucle. Au contraire, vous préférerez peut-être garder les meilleures chansons et les ajouter à une liste du meilleur du trip hop, où elle brilleront mieux.
À écouter : Safe from Harm, Be Thankful for What You’ve Got, Unfinished Sympathy
7,7/10
Par Olivier Dénommée