Sorti le 13 juillet 2018
L’Australienne Amy Louise Billings performe depuis 2014 sous le nom Amy Shark et fait connaître depuis sa musique indie pop, qui a connu certains succès depuis 2016. Après un EP en 2017, Shark a lancé Love Monster, un premier album où elle frappe avec des paroles personnelles et des mélodies souvent contagieuses.
C’est à un début en douceur qu’elle nous convie avec I Got You, mettant de l’avant un build-up sympathique, mais loin de nous rester en tête. S’ensuit Adore, le single qui a permis à Amy Shark de se faire connaître, mais qui manque encore un peu de mordant… C’est à All Loved Up que le génie de Shark commence véritablement à se faire entendre, avec une mélodie forte au refrain qui reste en tête et des arrangements convaincants qui en font juste assez. L’extrait I Said Hi poursuit aussi cette lignée pop réussie, bien que moins subtile que All Loved Up. On a même droit à des airs familiers avec The Idiot, par exemple. La séquence de bonnes chansons se poursuit avec Never Coming Back, qui mise sur un build-up réussi et un refrain simple mélodiquement, mais d’autant plus fort. Les paroles contribuent également à la force de la piste. Idem pour Leave Us Alone.
Psycho se distingue du reste de l’album en étant la seule collaboration qui en fait partie, avec Mark Hoppus (Blink-182). Le registre sembler flirter avec le country, ce qui fait sourciller sur le coup, mais le refrain est assez fort pour nous le faire oublier. Par contre, Don’t Turn Around essaie trop d’aller vers la pop radiophonique (incluant un beat plus électro et des passages non loin du hip-hop), ce qui nous laisse des sentiments mitigés, puisque le potentiel est là sans même qu’elle force la mise. Pas une mauvaise chanson en soi, mais Amy Shark n’aurait peut-être pas dû l’inclure dans son album.
En fait, on sent que la seconde moitié de cet album de 14 chansons perd de sa force dans la seconde moitié. Middle of the Night, Mess Her Up, The Slow Song, I’m a Liar, et même la conclusion, You Think I Think I Sound Like God, manquent cruellement de la magie qui a fait du début de l’opus un petit bijou de indie pop. C’est dommage parce que c’est un cas classique de déséquilibre qui tue l’album. Comme l’album dure 47 minutes, on ne peut s’empêcher de penser qu’Amy Shark aurait pu couper 3 ou 4 pistes moins fortes et réarranger l’ordre des pistes pour livrer un album plus égal.
Malgré notre déception de seconde portion d’album, le talent de Shark demeure entier : si elle a pu composer des chansons aussi efficaces en début d’album, elle devrait pouvoir répéter l’exercice dans le futur. Il lui faut encore trouver une certaine constance dans son écriture, mais ça viendra, espérons-le, avec l’expérience. Souhaitons-lui de garder la même profondeur dans l’écriture de ses textes, qui sont toujours un agréable bonus dans un registre comme celui-ci qui traite souvent des mêmes sujets avec les mêmes mots.
À écouter : All Loved Up, I Said Hi, Psycho
6,9/10
Par Olivier Dénommée