Sorti le 4 mai 2018
Le groupe rock Jesuslesfilles n’avait pas lancé de nouveau matériel depuis 2014, mais a remédié à la situation en 2018 avec l’opus Daniel, qui poursuit sur sa lancée de rock garage en français. La couleur jaune de la pochette nous donne déjà l’indice du côté estival de cet album plutôt bref.
On démarre avec un morceau relativement lent et doté d’une certaine lourdeur, la chanson-titre Daniel. Tous les ingrédients semblent au rendez-vous, surtout au niveau de l’ambiance créée, il manque seulement l’accroche mélodique, qui ne viendra jamais vraiment. On change vite de registre avec Hôpital, beaucoup plus énergique et accrocheur, même si les voix semblent loin dans le mix. Commentaire similaire pour Motocycle.
On comprend vite que les voix, quoique bien présentes dans la musique de Jesuslesfilles, occupe une place beaucoup moins importante face à la musique, se trouvant souvent plus discrète dans le mixage. On s’y fait vite et on apprécie davantage Téléroman, bien dosée et très convaincante musicalement.
La prochaine à retenir notre attention est +1 où, contrairement à la plupart des autres pistes, fait très clairement entendre la voix de Yuki Berthiaume-Tremblay, «l’autre» chanteuse. On l’entend aussi beaucoup sur Parasol, mais dans les deux cas, il semble encore manquer une petite magie qu’on retrouve sur les morceaux plus forts de l’album. Comme quoi on n’arrive pas aisément à avoir droit à de la musique accrocheuse et à des lignes vocales claires en même temps!
Mention finalement à la dixième et dernière piste de cet album, Vilaine, où on croit presque entendre la voix de Grand champion des Trois Accords. La musique a tout de même quelque chose qui attire l’oreille, bien que la piste soit quelque peu répétitive. L’effet demeure réussi et clôt relativement bien l’album.
Dans notre cas, on ne connaissait pas particulièrement le répertoire de Jesuslesfilles avant d’écouter cet album. On n’est pas non plus particulièrement friands de trop de musique garage, surtout que le groupe n’en est plus à ses premiers balbutiements, mais on croit remarquer le pattern du groupe sur cet album où on refuse de nous donner tout cuit dans le bec. L’opus s’adresse avant tout à ceux qui s’intéressent à la musicalité avant les paroles et les mélodies, et plaira certainement aux inconditionnels, mais n’attirera pas nécessairement beaucoup de nouveaux fans. Sinon, il reste bien quelques chansons qui vieilliront bien et qui mériteraient bien de faire partie de quelques playlists estivales.
Vous pouvez écouter l’album sur Bandcamp.
À écouter : Hôpital, Téléroman, Parasol
7,1/10
Par Olivier Dénommée