Sorti le 24 juillet 2000
Simon Green, sous le nom de scène Bonobo, a bâti un solide fanbase au fil des années, notamment pour la qualité de ses performances en live. Il est particulièrement intéressant de constater où a débuté l’artiste britannique et comment sonnaient ses premiers enregistrements jusqu’à sa gloire actuelle. Il faut remonter à 2000, à la sortie de Animal Magic, tout premier album du musicien, à l’époque où son approche était résolument trip hop.
L’Intro de l’album nous donne déjà l’indice sur ce genre musical qui avait émergé quelques années auparavant, mais Sleepy Seven, première vraie piste de l’opus, nous offre plutôt la signature Bonobo, qu’on reconnaîtra toujours des années plus tard. L’approche downtempo fonctionne à merveille et si on trouve la batterie légèrement trop forte dans le mixage et qu’un peu plus de variété aurait été bienvenue, l’ensemble est réussi et donne envie d’entendre le reste.
Dinosaurs explore justement un peu plus et incorpore d’autres instruments. Bonne idée, mais le résultat est légèrement plus chaotique que ce qu’on aurait espéré. Il faut bien commencer quelque part, comme on dit! Le résultat est plus réussi dans Kota, offrant un build-up simple et légèrement convenu, mais bien réussi. Terrapin, juste ensuite, nous montre aussi que Bonobo avait déjà un certain intérêt pour les musiques du monde. Et le résultat est plus que satisfaisant ici!
The Plug revient à un son plus trip hop, qui prend un certain temps à lever, mais qui commence à nous entraîner davantage vers la moitié de la piste. Bonobo retente quelques expériences avec Shadow Tricks, qu’on risque d’oublier très rapidement, et se rattrape un peu avec Gypsy, un peu dans la même vague que The Plug, mais plus équilibré. Sugar Rhyme assume encore plus les influences hip-hop du musicien, et nous mène tranquillement vers la finale, Silver. Cette dernière débute avec douceur avant de nous surprendre avec un rythme plus soutenu, notamment à la batterie à laquelle son peine à résister. Malgé sa longueur de plus de 6 minutes, elle reste une fin très réussie à un album prometteur.
À ses débuts, Bonobo ne s’était pas entouré de plein de vocalistes pour livrer des chansons plus pop et encore plus difficiles à résister, mais il n’en avait même pas besoin pour produire une musique électronique facile à écouter avec des éléments accrocheurs. Animal Magic demeure un album d’ambiance, mais pas de doute, on a bien affaire à du Bonobo ici.
À écouter : Kota, Terrapin, Silver
7,4/10
Par Olivier Dénommée