La vie est rose pareil – Poutine Science

Sorti le 5 mai 2018

Groupe au nom très québécois, Poutine Science est un de ces groupes qui ne cherchent pas à tout prix la gloire, préférant se tenir loin des chansons pop trop radiophoniques. Le premier album du trio, La vie est rose pareil, est effectivement l’antithèse d’une musique qui passera à la radio, et c’est, semble-t-il, plutôt assumé.

Musicalement, le groupe est rock, mais a parfois quelques petites tendances vers le hard rock, frôlant même le heavy métal à l’occasion. Textuellement, le trio essaie de livrer des textes qui veulent dire quelque chose et qui dénoncent certains problèmes de société (le choix ne manque pas!). C’est vocalement que ça se corse, avec des mélodies peu accrocheuses et une technique vocale plus limitée.

Dès la première piste, Paradoxapiens, on laisse la place à une série de riffs qui mettent la table pour un album énergique et au rock bien assumé, mais quelque chose dans la voix ne colle pas à l’ambiance qu’on cherche à créer. La durée de la piste est relativement longue, laissant place à différentes ambiances, mais aucune n’arrive à tout à fait nous convaincre. On se reprend dans Temps mort, qui livre des lignes musicales assez réussies et un refrain qui passe beaucoup mieux. Ici, dur de mettre le doigt sur ce qui fait que le mix est plus réussi, mais on sent que c’est beaucoup une question de dosage. Au passage, mentionnons aussi les couplets rappelant une toune des Cowboys Fringants, ce qui risque d’en faire sourire quelques-uns.

Mention également à la prochaine piste, Alan Lawsinger, qui met en vedette une série de jeux de mots, même si le résultat est un peu mitigé, avant de laisser place à plus de 4 minutes de musique instrumentale. C’est ici que Poutine Science semble exceller le plus et on apprécie grandement le moment. Il va même plus loin en offrant Palindrome, morceau sans paroles plutôt convaincant, et de Missives, longue piste au passage instrumental assumé. Le groupe ne s’en tire pas trop mal non plus à la fin de l’album, livrant dans Le naufrage une mélodie très simple mais qui colle bien à l’ambiance créée, puis avec la chanson-titre, une brève finale au ukulélé qui nous rappelle que même si l’album n’était pas des plus réjouissants, «la vie est rose pareil».

Ce premier album de Poutine Science nous montre que les trois gars ont un talent certain à leur instrument, c’est indéniable, mais que c’est au niveau vocal qu’il y a encore du travail. Même après plusieurs écoutes, il reste difficile d’en faire abstraction! Pour permettre au groupe de vraiment progresser, quelques options s’offrent à lui : soit de tenter de composer des chansons qui collent mieux au style vocal, soit de trouver un chanteur à temps plein qui permettrait aux gars de se concentrer sur la musique. L’avenue de favoriser les morceaux instrumentaux pourrait aussi être intéressant, mais cela impliquerait de sacrifier les textes, élément central dans ce premier opus. Poutine Science semble être un projet qui prend son temps, et on espère qu’il prendra le temps de voir dans quelle direction il souhaite aller pour la suite des choses.

À écouter : Temps mort, Alan Lawsinger, Palindrome

5,8/10

Par Olivier Dénommée

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