Sorti le 17 avril 1970
Déjà au début de 1970, The Beatles, groupe pop considéré comme le plus influent qui ait existé à ce jour, n’était plus. Il restait toutefois un album à lancer, Let It Be, le 8 mai. Mais avant, Paul McCartney tenait à lancer son premier album solo, McCartney, quelques semaines avant, au grand déplaisir de ses anciens partenaires.
Cet album a été fameux pour toutes sortes de raisons. La principale est sa qualité «fait maison», alors que Sir Paul a pratiquement tout enregistré lui-même dans la plus grande discrétion, et que certaines pistes sont clairement des œuvres inachevées. Les meilleurs exemples sont The Lovely Linda, où on l’entend même ricaner à la fin du bref enregistrement, et Momma Miss America qui coupe en plein milieu et qui manque de cohésion. On a aussi droit à une qualité musicale bien en deçà de ce à quoi les Beatles nous avaient habitués.
L’autre raison est la présence du classique Maybe I’m Amazed, qui est la piste qui a le mieux traversé le temps de l’album. Tout de même, la critique a en grande partie été très sévère avec McCartney. Après toutes ces années, il faut admettre qu’à quelques exceptions près, rien n’est particulièrement mémorable. On a bien un Every Night agréable à écouter, un Hot as Sun/Glasses qui semble inspiré de Brown Eyed Girl de Van Morrison, un Junk sympathique, un Man We Was Lonely qui aurait presque pu être enregistré par The Beatles si le groupe avait survécu plus longtemps et une approche intéressante pour Teddy Boy, il manque une certaine magie qui marquait les meilleurs ouvrages du musicien. L’album contient aussi beaucoup de pièces instrumentales, mais sans la direction qu’on sait donner à une bonne pièce instrumentale, ce qui donne l’impression qu’on a affaire à de longs et nombreux interludes inutiles.
Clairement, cet album n’atteint pas les standards auxquels Paul McCartney a habitué son public, mais il a tout de même été composé et enregistré dans une période trouble, à la fin de l’aventure des Beatles. Il a tenté d’aller vers une autre voie, avec des résultats au moins mitigés, mais il a montré à travers quelques pistes que son génie était toujours bien intact même dans les moments les plus difficiles. On parle quand même ici d’un des plus grands auteurs-compositeurs-interprètes qu’on ait connus! Bref, l’album en lui-même n’est pas un incontournable du tout, mais il demeure une pièce d’anthologie importante dans la carrière de McCartney.
À écouter : Every Night, Junk, Maybe I’m Amazed
6,4/10
Par Olivier Dénommée