Sorti le 18 juin 1996
Un an seulement après la sortie de son premier album, AFI n’a pas eu le temps de beaucoup changer de son. À l’époque très punk, son deuxième opus, Very Proud of Ya, reprend donc encore tous les codes du genres, peinant quelque peu à véritablement se démarquer des autres groupes.
Pour arriver à produire un album de 38 minutes en 20 pistes, on comprend que AFI a enregistré de très brèves chansons, dont seulement une poignée ont franchi la barre des 2 minutes. On dénote même le retour de deux chansons déjà enregistrées sur le précédent opus, Two of a Kind et Yürf Rendenmein, sans que celles-ci se démarquent si drastiquement du reste.
Musicalement, si l’album est la suite logique du précédent, on sent peut-être que le groupe est retourné trop vite en studio, peinant à livrer beaucoup beaucoup d’éléments accrocheurs. On n’avait pas particulièrement remarqué les lignes de basse variées de l’album Answer That and Stay Fashionable, mais on remarque beaucoup plus leur absence ici. Quant à la ligne vocal de Davey Havok, disons qu’il n’avait pas encore trouvé sa voix. La principale force de cet album est le fait qu’il ne perd plus le temps avec des séquences en introduction des chansons, allant droit au but cette fois. Reste qu’à moins de porter une attention très particulière à tous les chansons, dur d’entendre de très grandes différences entre elles, alors qu’elles ont pratiquement toutes le même tempo, la même ligne vocale, la même agressivité musicale.
La période punk de AFI misait principalement sur l’énergie et l’ambiance que sur des chansons précises qui deviendraient des extraits. Ce n’est pas pour rien que le premier single du groupe n’ira pas avant 1999 (quoique He Who Laughs Last… a eu droit à une vidéo). Mais tout de même, le groupe aurait très bien pu prendre un peu plus de temps pour écrire quelques chansons plus travaillées, dont certaines auraient pu avantageusement se démarquer de la masse.
À écouter : He Who Laughs Last…, Advances in Modern Technology, This Secret Ninja
7,0/10
Par Olivier Dénommée
Critique de salon 